Préhistoire
Au cours de l'histoire beaucoup d'ethnies ont peuplé le territoire actuel de la Mongolie. La plupart étaient nomades, et formaient des confédérations plus ou moins puissantes.
Durant la Préhistoire, dans les plaines du nord de la Mongolie, de mystérieuses représentations de créatures cornues à bec d'oiseau semblent grimper le long de monolithes de granit appelés « pierres de cerf ». Ces stèles dont certaines atteignent 4,5 m de hauteur, montrent aussi des ceintures équipées de flèches, de haches et d'outils de l'âge du bronze. Selon les spécialistes qui tentent de déchiffrer ces monuments, ils ont été érigés entre 1100 et 800 av. J.-C. « Ce sont des hommages à des chefs ou à des guerriers, peut-être tombés au combat », avance l'anthropologue William Fitzhugh. Pour lui, ces créatures mi-renne mi-oiseau devaient montrer le chemin vers l'au-delà. Quelle que soit leur signification, déclare Fitzhugh, elle était forte, car, pour chaque stèle, plusieurs chevaux ont été sacrifiés. Leurs têtes ont été enterrées en cercle autour des monolithes, le museau pointé vers le soleil levant. On a déjà retrouvé plus de 600 pierres en Mongolie, au Kazakhstan et en Russie.1
Les empires des steppes
Vers 150 les Xianbei exercent leur hégémonie sur la Mongolie orientale au détriment des Xiongnu septentrionaux. Au IIIe siècle, les Avars ou Ruanruan forment une confédération qui s'étend au Ve siècle de la Corée à l’Irtych. Le puissant empire Köktürks de Bumin les bat en 552. La Mongolie est intégrée au premier puis au second empire turc jusqu'en 744. Les Ouïghours dominent ensuite la région jusqu'en 840 quand leur empire tombe sous les coups des Kirghizes. Ces derniers sont chassés à leur tour par les Khitans en 924. La Mongolie, vidée de ses habitants, échappe désormais aux peuples turcs (les Ouïgours refusent la proposition des Khitan de réintégrer la région) au profit des proto-mongols venus principalement de Mandchourie (Tatars, Naïman, Keraït, Ongüt).
Les empires des steppes, selon la formule de René Grousset, se sont constitués à partir d'un clan qui, à l'initiative d'un chef énergique proclamé khaan (ou grand khan ou qagan), réunissait par la force des armes et des alliances matrimoniales une vaste confédération de tribus. Et après avoir déferlé et soumis de riches royaumes sédentaires voisins, le plus souvent son empire se disloque sous ses successeurs aussi vite qu'il s'est formé.
Plusieurs empires se succèdent ainsi :
- IIIe siècle av. J.-C.-IIe siècle : Confédération des Xiongnu.
- IIe-IIIe siècle : Confédération des Xianbei.
- IVe-VIe siècle : Confédération des Ruanruan.
- 552 - 657 : Premier empire des Köktürks.
- 681 - 747 : Second empire des Köktürks.
- 744-840 : Empire des Ouïghours.
- 840-927 : Empire des Kirghizes.
- 924-1125 : Empire des Khitans. Il fondent la dynastie Liao en Chine du nord en 947.
- 1125-1206 : Confédération des Mongols, préambule des conquêtes mongoles.
- 1206 : Empire mongol de Gengis Khan.
De l'empire des Köktürks (ou T’ou-kiue), il reste la stèle de l'Orkhon, « le plus ancien monument daté de la littérature turque ».
Le plus célèbre et le plus vaste de ces empires, celui de Gengis Khan, se constitue initialement à partir de sa tribu, les Arlat, à laquelle se sont confédérées d'abord les autres tribus cousines proprement mongoles, puis celles des Djelaïr, des Tatar, les Merkit, les Oïrat, les Tumat, les Naïman, les Ongüt, et surtout la fédération des Kereit où, comme dans les deux précédentes, dominent des chrétiens nestoriens. Toghril, l'Ong khan les Kereit, dont le père de Gengis Khan était l'allié juré, avance le projet de confédération que Gengis reprend à son compte après avoir vaincu son ancien maître.
L'origine des Mongols
Il semble que ce peuple apparaisse déjà dans les chroniques chinoises du IVe siècle de l'ère chrétienne sous le nom de Meng-gu. Il serait originaire des confins occidentaux de la Mandchourie, c'est-à-dire de la région du cours supérieur du fleuve Amour.
Jusqu'alors les Mongols n'ont jamais été en contact direct avec les peuples indo-européens (Iraniens et Tokhariens) qui ont dominé l'Asie centrale jusqu'aux environs de l'an 1000, contrairement aux peuples turcs. Cela s'explique par le fait qu'ils occupaient à cette époque une position assez reculée.
Les Mongols ont un lien particulier avec le massif montagneux du Khentei, situé au nord d'Oulan-Bator et au sud du lac Baïkal. Ils y situent leur montagne sacrée, le Burqan Qaldun, où leurs ancêtres mythiques, le Loup Bleu et la Biche Fauve (Börte Cino et Qo'ai Maral) auraient vécu.
La première confédération mongole que l'on connaisse s'est formée à l'est du Khentei, sous l'impulsion de Qabul Khan, qui a probablement vécu entre 1100 et 1150. Ses conflits avec les Tatars, ses voisins orientaux, ont entraîné sa dislocation.
Au début du XIIIe siècle et dès la seconde moitié du XIIe siècle, dans toutes les tribus mongoles, se forme une aristocratie de la steppe, appelée le groupe des noïns. Ils portent des noms et titres distinctifs comme ba gatour (preux, courageux), böki (fort, puissant), bilgaï (sage), setchen (savant), merguen (archer excellent). Les différentes tribus sont constamment en guerre les unes contre les autres, ce qui permet aux chefs de clans victorieux d’accroitre leur pouvoir économique, par la possession d’esclaves et de pâturages. Les vaincus, les ounagan bogol, gardent le bétail des tribus dominantes et traquent le gibier lors des chasses organisées à l’échelle nationale. Les nuker, membres de l’escorte du khan, deviennent la force armée de la domination des masses. Le passage de la propriété collective du bétail et des pâturages par les clans (kuren) à la propriété privée des familles (aïls) marque le début du féodalisme nomade. Les pâtres libres se trouvent assujettis aux seigneurs féodaux, propriétaires (edjen) du domaine de pâturages (noutoug). L’économie de l’aïl reste autarcique, mais n’exclut pas le troc avec les peuples sédentaires voisins (bétail contre produits manufacturés).2
L'empire Mongol
Gengis Khan
Gengis Khan est le fondateur de l'Empire mongol, le plus vaste empire contigu de tous les temps.
Issu d'un chef de clan de la tribu Bordjigin, il utilise son génie politique et militaire pour rassembler plusieurs tribus nomades de l'Asie de l'Est et de l'Asie centrale sous l'identité commune de « mongoles » ; il en devient le khan (dirigeant), puis le Tchingis Khagan (empereur ou chef suprême), avant même de se lancer à la conquête de la Chine. À la fin de son règne, il contrôle une grande partie de l'Asie, avec, outre la Mongolie, la Chine du nord et la Sogdiane.
La formation de l'Empire mongol sous le règne de Gengis Khan
Le royaume des Xia occidentaux
Entre 1203 et 1209, Gengis Khan lance ses 3 premières campagnes contre la Dynastie des Xia occidentaux, après avoir envoyé son fils Djötchi soumettre une tribu du nord. Ces campagnes aboutissent à un accord de paix par lequel l'empereur vaincu se soumet aux Mongols et promet d'associer ses troupes à celles de Gengis Khan en cas de besoin.
Diverses tribus se rallient alors à Gengis Khan : les Qarluq, les Ouïghours, dont l'alphabet inspirera le mongol bitchig, alphabet encore en usage de nos jours en Mongolie-Intérieure et par certains en extérieure, les Khitans du nord et les Kara Khitaï.
Le royaume des Jin
Cependant, la cible principale de Gengis Khan est la dynastie Jin, tant pour des raisons de revanche que pour s'emparer des richesses de la Chine du nord. La guerre est déclarée en mars 1211. Les Mongols restent bloqués deux années près de la Grande Muraille, mais en profitent pour prendre la Mandchourie. Victorieux en campagne, les Mongols voient leurs assauts repoussés dans la conquête des grandes villes jusqu'au développement d'armes de siège.
Ils avancent ensuite avec trois armées au cœur du territoire chinois, entre la Grande Muraille et le fleuve Jaune. Après avoir dévasté le nord de la Chine et pris de nombreuses villes, il prend Pékin en 1215, mais refuse d'entrer personnellement dans la ville.
Le royaume des Kara-Khitans
Entre-temps, certains de ses adversaires se réfugient à l'ouest dans le royaume des Kara-Khitans, pourtant allié occidental de Gengis Khan. Celui-ci envoie Djebe, un de ses principaux généraux, à leur poursuite par la conquête du territoire, qui, selon lui, conspirait contre-lui. De population majoritairement musulmane mais sous la coupe des bouddhistes, les Mongols sont accueillis comme des libérateurs.
En 1217, Gengis Khan quitte la Chine, laissant un autre de ses généraux, Muqali, avec la charge des régions conquises.
Le royaume de Khwarezm
En 1218, il envahit le royaume de Khwarezm ; dès 1220, le Khwarezm est vaincu, la Sogdiane est occupée, en particulier Boukhara et Samarcand.
Un récit plus ou moins fiable affirme que Gengis Khan avait envoyé des émissaires au gouverneur d'une province orientale du Khwarezm, qui les aurait fait exécuter. Gengis aurait pris ce prétexte pour envoyer une force de 100 000 à 200 000 hommes. Des travaux historiques récents mettent en doute la réalité de l'exécution des émissaires de Gengis Khan.
En 1221, il occupe Balkh (Bactres) et arrive jusqu'à l'Indus où, près de quinze siècles auparavant, un autre conquérant, Alexandre le Grand, s'était arrêté en provenance de Grèce. Un de ses petit-fils, Mütügen, meurt à Bâmiyân.
Fin du royaume tangoute ; rébellion des Xia
Alors que Gengis Khan est en Iran, les Xia Occidentaux et les Jin s'allient contre les Mongols.
Avec le temps, Gengis prend l'avenir avec plus de considération et s'assure une sélection de successeurs parmi ses descendants. Il choisit son troisième fils Ögödei comme héritier et établit une méthode de sélection de ses sous-chefs spécifiant qu'ils doivent provenir de sa descendance directe.
Dans le même temps, il étudie les rapports de ses espions sur les Xia et les Jin et prépare une force de 180 000 hommes pour sa nouvelle campagne.
En 1226, il attaque les Tangoutes sous le prétexte qu'ils hébergent des ennemis des Mongols. En février, il s'empare des villes de Heishui, Ganzhou et Suzhou ; durant l'automne, il prend Xiliangfu.
Un général xia attaque alors les Mongols dans une bataille près de la montagne Helanshan mais son armée est vaincue. En novembre, Gengis Khan mène le siège contre la ville tangoute de Lingzhou puis traverse le Fleuve Jaune et anéantit le reste de l'armée tangoute. Un alignement de cinq étoiles est observé le soir de cette bataille.
En 1227, il attaque la capitale tangoute et s'empare de Lintiaofu en février. En mars, il prend les préfectures de Tiaozhou, Hezhou, puis la préfecture de Xiningzhou en avril, la préfecture de Deshun. À Deshun, le général xia Ma Jianlong résiste aux Mongols pendant plusieurs jours et mène personnellement les attaques pour les maintenir en dehors de la ville. Ma Jianlong meurt peu après sous les assauts des archers mongols. Après avoir conquis Deshun, Gengis Khan se dirige vers les Monts Liupan pour passer l'été. Sur la montagne, il décrète que les Mongols ne doivent plus tuer aveuglément, conformément à la parole qu'il avait eu un an auparavant, lors de l'alignement des cinq étoiles. Il ne reste plus que la capitale Zhongxingfu, encerclée par l'armée mongole. Après six mois de siège, le dernier empereur de xia capitule, il est tué, ainsi que toute sa famille.
Mort
Gengis meurt des suites d'une chute à cheval lors d'une partie de chasse. (D'après l'histoire secrète, il aurait eu le temps d'exposer à son plus jeune fils, Tolui, les plans utilisés plus tard pour achever la destruction de l'empire des Jin).
Après sa mort, l'empire est considérablement agrandi par ses successeurs, qui le dirigent encore pendant plus de 150 ans. Son petit-fils, Kubilaï Khan, est le premier empereur de la dynastie Yuan en Chine.
Postérité
Pour les Mongols, qui le considèrent comme le père de leur nation, Gengis Khan est une figure légendaire entourée d'un grand respect. Mais, dans nombre de régions d'Asie ravagées par ses guerres ou celles de ses successeurs, il est considéré comme un conquérant impitoyable et sanguinaire.
Au même titre que Davout, Souvorov, Sylla ou Khaled ibn al-Walid, il est l'un des seuls généraux militaires de l'Histoire à n'avoir jamais perdu de bataille. Gengis Khan aurait même affirmé que seul le temps lui avait manqué pour conquérir le monde.
Il a établi des lois en faveur des femmes, pour éviter les conflits entre tribus. Ainsi, l'interdiction de kidnapper des femmes, de les vendre à des époux, et l'interdiction de l'adultère sont les principes de son empire.
Perception négative de Gengis Khan
En Irak et en Iran, il est vu comme un seigneur de guerre sanguinaire et génocidaire qui causa d'immenses destructions. Un descendant de Gengis, Hulagu Khan, détruira une grande partie du nord de l'Iran. Il est l'un des conquérants les plus haïs des Iraniens, avec Alexandre le Grand et Tamerlan.
Il en est de même en Afghanistan, au Pakistan ainsi que dans d'autres pays non turcs à majorité musulmane, bien que dans certains pays il faille nuancer le tableau. On raconte que l'ethnie des Hazaras d'Afghanistan descend d'une grande garnison mongole qui stationnait autrefois sur leur terre d'origine. Les sacs de Bagdad et de Samarcande causèrent des massacres et le sud du Khuzestan fut complètement détruit. En Russie, Ukraine, Pologne et Hongrie, Gengis Khan, ses descendants et les Mongols et/ou Tatars sont généralement décrits comme de grands destructeurs.
Aujourd'hui, Gengis, ses descendants, ses généraux et les Mongols en général restent connus pour leurs forces militaires féroces, leur endurance, leur cruauté et leurs conquêtes destructives dans les livres d'histoire du monde entier.
Perception positive de Gengis Khan
La perception négative de Gengis Khan est donc très courante, beaucoup d'historiens citant souvent la cruauté de son règne et la destruction provoquée par les troupes mongoles, mais certains mettent l'accent sur les aspects positifs des conquêtes de Gengis Khan. Il est parfois crédité d'avoir mis la route de la soie sous un système politique cohérent. Ce système aurait ainsi théoriquement accru la communication et le commerce entre le monde occidental, le Moyen-Orient et l'Asie en étendant les horizons de chacun. Plus récemment, des historiens remarquent que Gengis Khan a instauré certains niveaux de méritocratie, et qu'il semblait assez tolérant envers les religions. Aujourd'hui, en Turquie, on voit en Gengis Khan un grand chef militaire et beaucoup de garçons sont nommés en son honneur.3
GENGIS KHAN est le fondateur du plus vaste empire de tous les temps.
Charles QUINT a dirigé un empire aussi vaste mais le sien n'était pas contigu.
Ces deux hommes ont ainsi dirigé les deux plus grands empires de l'Histoire.
Charles Quint est né le 24/02/1500 et il est mort le 21/09/1558.
À travers Charles QUINT, Dieu nous demande de nous unir politiquement avec tous les peuples de la Terre afin de ne former QU'UN seul et même peuple, pour éradiquer le capitalisme de la surface du globe, donc pour obtenir le message de Dieu, nous devons additionner les chiffres des dates de naissance et de mort de Charles QUINT, car il nous demande d'additionner nos forces pour mettre un terme au capitalisme.
24+02+1500+21+09+1558 = 3114
3114 = CAN
KHAN se prononce CAN.
« CAN » signifie « POUVOIR » en anglais.
Dieu nous révèle qu'en additionnant nos forces avec les autres peuples, nous pouvons prendre le POUVOIR en main et créer le plus grand empire humaniste de l'histoire, en ne formant ainsi QU'UN seul et même peuple. Comme le dit l'un des slogans de Lutte Ouvrière : « Mon pays la Terre, ma patrie l'humanité ».
GENGIS = SIGNE G
G = J'AI
Le J'AI symbolise l'égoïsme, c'est-à-dire le capitalisme.
G = 7
SEPT = 19x5x16x20 = 30400
Adolf Hitler est mort un 30 4 (30 avril).
Dieu nous donne ce SIGNE pour nous faire comprendre qu'en additionnant nos forces, nous avons le POUVOIR de mettre un terme au IIIe REICH capitaliste. Alors unissons-nous pour supprimer le RICHE de la surface de la Terre.
Les Mongols seraient originaires des confins occidentaux de la Mandchourie, c'est-à-dire de la région du cours supérieur du fleuve AMOUR.4
Dieu multiplie les SIGNES pour que nous construisions un empire où l'AMOUR sera roi.
SIGNES = 19+9+7+14+5+19 = 73
Le département 73 est celui de la SA VOIE.
À travers les SIGNES, Dieu nous fait entendre SA VOIX, alors écoutons-le et prenons le pouvoir en main pour construire un monde fraternel.
L'Empire Mongol (suite)
Les conquêtes amènent le dépeuplement de la Mongolie et ralentissent son évolution intérieure. Le manque d’hommes, utilisés pour la guerre, ralentit le développement de la société. Pendant le règne d’Ogodeï, la féodalisation connaît un vif essor tant en Mongolie que sur les territoires conquis.
À partir des années 1260, l’empire mongol se désintègre et forme désormais des provinces indépendantes les unes des autres. Le grand khan, qui réside à Pékin, ne peut imposer son autorité directe que sur la Chine et la Mongolie, et du fait des distances, son autorité n’est que nominale dans les oulous occidentaux.
La vie économique de la Mongolie stagne et l’économie reste essentiellement pastorale. Les guerres ont enrichi la couche dirigeante, mais affaibli considérablement la démographie. Pendant la seconde moitié du XIIIe siècle, de nombreux mongols quittent la Mongolie pour s’établir dans les territoires conquis, plus riches, et se fondent dans la population locale. En Mongolie proprement dite, la classe dirigeante nomade et féodale prive les pâtres et les paysans du droit de migration, considéré par le Djasag comme de la désertion et passible de mort. Les pâtres libres du siècle précédent deviennent des serfs attachés à la glèbe et privés de leur liberté.
Après l’effondrement de l’empire Mongol en Chine en 1368, la Mongolie entre dans une période de démembrement féodal nomade et de pauvreté. La classe militaire et féodale, qui s’est enrichie pendant les conquêtes, voit ses ressources s’épuiser et cherche à le compenser par l’exploitation intense des pâtres (arates). Au cours des XIIIe-XIVe siècles, ceux-ci ont été définitivement attachés au pâturage et doivent non seulement entretenir leurs seigneurs (noïons) mais entrer en campagne pour augmenter leurs richesses par le butin. Les campagnes militaires ont dépeuplé la Mongolie. La pénurie de main-d’œuvre empêche l’évolution de l’économie, l’élevage extensif de gros bétail restant le seul revenu. Le commerce décline avec la Chine après la chute des Yüan. Privé du tribut des oulous, l’économie du domaine central devient autarcique. La chasse recommence à jouer un rôle important (grandes battues à l’automne, petites chasses au printemps et en été).
Dayan Khan
Tandis que les descendants de Gengis Khan s'entretuent, dans un pays livré aux pillages et à l'anarchie, un peuple mongol qui n'avait pas participé aux conquêtes commence à s'illustrer. Ce sont les Oïrats, encore appelés Mongols occidentaux, qui vivent à l'ouest du lac Baïkal et au nord de l'Altaï. Mentionnés pour la première fois en 1204 lors de leur alliance avec les Naïman contre Gengis Khan, ils ont pu sauvegarder leur autonomie. Originaire de Mongolie occidentale et du cours supérieur du Ienisseï, ils descendent dans les steppes de Mongolie occidentale à l’Ouest de l’Altaï, à la fin du XIIIe siècle.
Les Oïrats se scindent bientôt en trois groupes, les Dzoungars (ou Jüüngar) (Züün Gar [« Main gauche »] en mongol moderne, groupe qui a donné son nom à la Dzoungarie, actuellement situé dans région du nord du Xinjiang), les Khoshuut et les Torguut (actuellement connus sous le nom de Kalmouks).
La restauration des Mongols orientaux est l'œuvre d'une femme, Mandukhaï Khatun. Elle recueille l'un des rescapés de la descendance de Khubilaï, Batu-Möngke, qui avait alors sept ans. Elle le met sur le trône, chasse les Oïrat de Mongolie et assure la régence. À l'âge de 18 ans, Batu-Möngke épouse sa mère adoptive et prend le titre de Dayan Khan (Dayan provenant du chinois Da Yuan). Il règne durant pas moins de 73 ans, jusqu'en 1543 sur une Mongolie pacifiée.
Il effectue une répartition des Mongols orientaux qui existe encore aujourd'hui. Les Khalkha et les Chakhar forment l'aile orientale, les premiers en Mongolie centrale et les seconds à l'est de l'actuelle Mongolie-Intérieure. Les Ordos et les Tümet forment l'aile occidentale, les premiers au centre de la Mongolie intérieure et les seconds au nord des premiers. Les Chakhar, étant dirigés par la branche aînée des Dayanides, peuvent porter le titre de Grand Khan.
À la mort de Dayan Khan, ses fils Bodi-alagh, Daïsoun et Tumen lui succèdent. Tumen s’avère le plus compétent. Il s’efforce d’unir les tribus mongoles et d’organiser un centre d’administration regroupant les nobles. Après quelques succès, son activité, devant l’indifférence des seigneurs, aboutit au séparatisme féodal. L’aile droite de la Mongolie se rallie à Altan Khan et le proclame empereur. Celui-ci s’efforce de rétablir l’unité de la Mongolie, et mène une série de campagnes contre les Oïrats hostiles au regroupement des tribus.
Pendant son règne, l’agriculture se consolide et des centres commerciaux s’établissent en Mongolie. En 1543, il entreprend de grandes constructions dans sa résidence de Koukou-khoto. La ville devient un centre d’artisanat et de commerce.
La conversion au bouddhisme
Altan Khan (1507?-1582), petit-fils de Dayan Khan et roi des Tümed, aidé par son petit-neveu Khutukhtaï-sechen-khontaïji (1540-1586), prince des Ordos, poursuit des campagnes militaires entamées par son grand-père. Il vainc les Oïrat, prend pied dans l'actuelle province chinoise du Qinghai, au nord-est du Tibet, et arrive devant Pékin en 1550. Vingt ans plus tard, il obtient l'ouverture de marché à la frontière de la Chine. Il fonde Hohhot (Khökh khot [« Ville bleue »] en mongol moderne), actuelle capitale de la Mongolie-Intérieure, en 1575.
Khutukhtaï-sechen-khontaïji se converti au bouddhisme tibétain en 1566. Altan Khan suit son exemple le 15e jour de la Ve lune de 1578, lors d'une rencontre avec Seunam Gyamtso, l'abbé du monastère de Drépoung. Ce dernier est considéré comme le troisième successeur par réincarnation de Gendun Drub, disciple de Tsongkhapa, le fondateur de la lignée des Guélougpa. Il reçoit d'Altan Khan le titre de Dalaï-Lama, où dalaï est un terme mongol signifiant « océan ».
La Mongolie au début du XVIIe siècle : la fin de l'indépendance
À la mort d’Altan Khan, son empire qui s’étend du Koukou-nor à la Grande Muraille ne tarde pas à se désintégrer en domaines féodaux rivaux. L’absence de marchés et d’échanges entre les différents territoires ainsi que la politique des Ming, qui s’efforcent de diviser les féodaux mongols, expliquerait pour une part l’échec de la restauration de l’empire mongol.
À partir de 1604, les Chakhar sont gouvernés par Ligdan Khan (1592-1634), détenteur légitime du titre de Grand Khan. Il rêve d'acquérir le prestige d'Altan Khan et de regrouper les Mongols autour de lui, mais c'est un personnage arrogant et dépourvu de tout tact politique. Les tribus de la Mongolie méridionale préfèrent, dès 1616, se rallier aux Mandchous, conquérants nouvellement apparus.
Un prince khalkha, Tsogtou-taïdjii (ou Tsogto Taiji, prince-brillant, 1580-1637, de son vrai nom Tsurugul), est le seul de sa tribu à engager le combat contre les Mandchous. Adepte de l'école du Bouddhisme tibétain des « Bonnets rouges », il doit s’enfuir de Mongolie. Il s’établit dans la région du Koukou-nor, où il cherche à rassembler les khans mongols. Il ne réussit pas à réunir ses forces avec celles de Lingdan. Il meurt lors d’une campagne contre le Tibet en 1637, tué par le khan Oïrat Güshi Khan venu soutenir le Dalaï-lama et le Panchen-lama, chef de la secte rivale des « bonnets jaunes ».
Vaincu par les troupes mandchoues en 1632, Ligdan Khan se réfugie au Qinghai, mais il meurt de la variole. Le sceau impérial tombe aux mains de Huang Taiji (1627-1643), le khan Mandchou, qui peut dès lors prétendre à la souveraineté sur les Mongols.
La domination des Mandchous
En 1644, les Mandchous renversent la dynastie chinoise des Ming et établissent la Dynastie Qing. Les Mongols méridionaux se trouvent de la sorte rattachés à la Chine. Vivant dans ce que l'on appelle la Mongolie-intérieure, ils n'ont jamais retrouvé leur indépendance.
Organisation de la Mongolie sous la domination Mandchoue
Dès 1691, les Mandchous suppriment l’ancien système de dépendance féodale à l’intérieur de la classe dirigeante. Tous les seigneurs mongols sont placés directement sous l’autorité de l’empereur. Une loi attache davantage les arates aux pâturages : les nobles de première classe peuvent posséder 60 familles d’arates (hamdchilga), tandis que ceux de rang inférieur doivent en posséder moins.
La conquête mandchoue met fin brusquement au commerce avec la Chine. Les peuples soumis sont isolés à l’intérieur même de l’empire, et le commerce est interdit.
En 1789 et 1815, les Mandchous promulguent de nouveaux codes de lois en Mongolie. L’exécution des lois et le maintien de l’ordre intérieur des khanats mongols sont confiés au représentant suprême de l’empereur Qing, qui détient le pouvoir militaire, politique et administratif et siège à Ouliastaï. Il s’appuie sur des représentants militaires et civils (amban et hebeï-amban). L’administration mandchoue supprime le pouvoir des seigneurs mongols dans les aïmaks, mais maintient, en le limitant, le pouvoir de l’assemblée des supérieurs des aïmaks, appelés plus tard hochúns. Le président (darga) de l’assemblée assure la liaison avec l’administration mandchoue. Le pays est divisé en hochúns dont la superficie et l’administration sont déterminés par l’empereur mandchou, le premier des khans, et sont dirigés par des seigneurs mongols à titre héréditaire (djasaks). Les djasaks doivent assister à l’assemblée trisannuelle de l’aïmak pour recevoir les ordres de la dynastie mandchoue. Ils sont secondés par des toussoulaktchis spécialisés dans les questions militaires (djakhiragtchi), financières (meirène), de la chancellerie (bitchiguetchi), des courriers, etc. Les hochúns sont subdivisés en sumuns, unité militaires pouvant fournir au moins 150 soldats dirigées par un sumun dzangaï (juge) qui veille à ce que les dispositions de l’administration soient exécutées par les arates. Les sumuns sont divisés en bag et arban. L’unité minimale, l’arban, dirigée par un chef élu, le dorga, fournit dix soldats. Entre le sumun et l’hochún, le dzalan est une unité judiciaire présidée par un dzalan dzangaï.
L’aristocratie reçoit des titres et des rangs mandchous. Les seigneurs qui ont perdu leurs anciens pouvoirs reçoivent le titre de taïdchi. Ceux qui ont par la suite d’un mariage, noué des liens familiaux avec la dynastie régnante, sont appelés tabunags ou efous. Les anciens khans conservent leur titre, mais leur pouvoir est limité.
Les arates, pâtres liés à la terre, sont divisés en trois groupes. Les albatous, le plus important, sont liés à la terre du djasak (maître) du hochún. Ils lui doivent un tribut en nature et des prestations, ainsi qu’un service militaire permanent et un service postal. Les hamdjilgas dépendent des taïdjis, seigneurs qui ne font pas partie de l’administration. Leurs maîtres en disposent comme ils veulent mais ils sont exempts des services postal, factionnaire ou militaire. Les chabinars (élèves) sont à l’origine cédés par les seigneurs laïques pour le travail des terres données aux couvents, mais à partir de 1764 ils sont liés aux terres des couvents et des notables ecclésiastiques. Leur nombre, de 30 000 en 1750, augmente jusqu’à atteindre 50 000 en 1810, 72 000 en 1862, 100 000 en 1911. Les chabinars sont exempt du service militaire, du service postal et de la faction. 20 à 40 % de la population est aspirée par l’Église. Cette situation restreint l’accroissement de la population (célibat) et freine le développement économique.
Dans la première moitié du XIXe siècle, confrontés à la misère, de nombreux arates quittent collectivement les hochúns les plus durs pour les territoires voisins. D’autres, surtout dans la région frontalière, désertent pour la Russie, malgré les accords russo-mandchous stipulant la remise des fuyards à leurs maîtres.
Pendant la première partie du XIXe siècle, les aristocrates mandchous entrent en contact avec des entreprises commerciales et financières chinoises intéressées par un commerce intensif avec la Mongolie. Sous la pression des fonctionnaires, de la majorité des seigneurs mandchous et d’une partie de l’aristocratie mongole, le pouvoir impérial rejette les demandes visant à entraver le commerce. L’urbanisation se développe parallèlement et Ourga, Ouliastaï, Kiakhta et Kobdo deviennent de véritables villes commerçantes, attirant des marchands russes. La pratique de l’usure à taux prohibitif gagne du terrain, avec pour principales victimes les arates. De gigantesques firmes commerciales et des ligues de commerçants apparaissent et s’emparent de certains monopoles (transport, achat de matières premières, etc.) au détriment des seigneurs locaux.
À partir de la deuxième moitié du XIXe siècle, des formes spéciales d’exploitation des arates font leur apparition, aggravant encore leur misère. La coutume de la vente du droit de la perception des taxes aux firmes usurières chinoises par les djasaks ou les taïdjis se propage. L’appauvrissement progressif découlant des forts taux d’usure appliqués entraîne la stagnation des forces productrice puis le déclin de l’économie.
La levée des mesures prohibitives permet au capital chinois de prendre possession des terres mongoles. L’installation d’un office d’immigration favorise la colonisation. La misère et l’appropriation des meilleures terres forcent les arates à partir vers les pâturages les plus maigres, tandis que d’énormes fermes sont créées.
Culture populaire mongole sous la domination Mandchoue
Vers le milieu du XIXe siècle, la poésie populaire exprime la lutte pour l’indépendance et la liberté. Dans les chansons de gestes, les démons cèdent la place aux khans féodaux et à des fonctionnaires ennemis du héros, invariablement vaincus, ou les personnifient. Les contes populaires comme « La Belle-Fille Maligne », « Le Petit Garçon Pauvre », « Le Petit Garçon de Huit Ans », dont les héros humilient et chassent la classe dirigeante, témoignent des sentiments antiféodaux et antimandchous. Les histoires de Badartchines (moine mendiant) ou de Balansengué expriment des sentiments antilamaïstes. L’un des plus éminents conteurs de l’époque est Sandag, auteur de poésies allégoriques. Guélegbalsane devient maître dans l’art des chants demandant une bénédiction, dans lesquels il décrit la misère de ceux qui implorent.
Une lignée de Tulku
Alors que l'avancée des Mandchous est en cours, Gombo-dorji (1594-1655), un petit-fils d'Abdaï Khan, découvre en son fils âgé de trois ans (né en 1635) une incarnation sacrée. Peu importe de quelle divinité bouddhique cet enfant est l'incarnation ! Il peut être un facteur d'unité entre les Mongols et constituer un frein à la "tibétisation" de la société mongole. L'idée de Gombo-dorji n'a pas de conséquence politique, mais aboutit à la création d'une lignée sainte semblable à celle des dalaï-lamas : l'enfant, qui s’appelle Zanabazar (déformation mongole d'un mot sanskrit, Jñanavajra "Vajra de Connaissance"), va désormais se réincarner après chaque décès. Ces incarnations sont connues sous le nom de Jebtsundamba-khutukhtu.
Zanabazar se rend au Tibet à l'âge de quatorze ans, entre 1649 et 1651, et reçoit une éducation tibéto-mongole. Il est nommé par le dalaï-lama sous le titre de Bogdo-Gegen ("pontife éclairé", l’un des 3 titres importants pour les bouddhistes mongols avec celui de dalaï-lama, et de panchen-lama). Il devient un personnage extrêmement brillant : sculpteur, peintre, architecte et traducteur. Il invente même une écriture phonétique du mongol, du tibétain et du sanskrit. À l'âge de 17 ans (ou seulement de 13 ans, d'après certaines sources), il fonde le monastère de Da Khüriye, qui devient à partir de 1778 et après plusieurs déplacements le noyau de la future Urga (Oulan-Bator). Il meurt en 1723, peu après un séjour de 10 ans en Chine.
La force de sa personnalité contribue sûrement au prestige des autres Jebtsundamba khutukhtu. Que ces "bouddhas vivants" n'aient pas été des modèles de vertu (deux sont morts de la syphilis !) n'y a rien changé. À la mort du second d'entre eux, les Qing décrètent qu'ils naîtraient au Tibet, si bien qu'ils sont désormais d'origine tibétaine, mais cela ne change rien non plus à la vénération que leur vouent les Mongols.
Aussi, quand la Mongolie déclare son indépendance en 1911, elle se considère comme une monarchie dirigée par le huitième Jebtsundamba khutukhtu, qui porte le titre de Bogdo-Gegen.
À la fin du XIXe siècle, le mouvement pour l’indépendance devient puissant parmi la classe seigneuriale et ecclésiastique comme parmi les arates. Les désertions reprennent. Les arates fuient les grands domaines sino-mandchous pour se réunir sur les terres des seigneurs favorables à l’indépendance qui les protègent de l’administration mandchoue. Le plus connu de ces seigneurs, Delguernamdjil, est privé de son office de djasak. La lutte prend aussi des formes plus violentes. Des dépôts et les comptoirs de firmes chinoises, des pâturages appartenant aux entreprises sino-mandchoues et aux seigneurs mongols alliés à elles sont incendiés.
Le mouvement pour l'indépendance
En 1890, à Kobdo, un aventurier du nom de Dambïdjanstan se fait passer pour la réincarnation d’Amoursana, le héros oïrat vaincu en 1756 et acquiert une grande popularité parmi les arates. Se sentant appuyé par la majorité des djasaks, il oblige le gouverneur mandchou à quitter l’assemblé de l’aïmak.
En 1899, les seigneurs ecclésiastiques et laïques, sous la pression des arates et des lamas de rang inférieur, envoient une pétition impérative à la cour impériale mandchoue, exigeant la limitation du pouvoir et de l’activité des firmes sino-mandchoues, la suspension du despotisme des fonctionnaires mandchous et la démission immédiate du gouverneur d’Ouliastaï et de ses officiers, et menaçant de prendre les armes. La maison impériale se charge de mater le mouvement par la force et fait comparaître les signataires devant le tribunal. L'année suivante, pendant la Révolte des Boxers, la dynastie mandchoue décrète un recrutement militaire en Mongolie qui doit rassembler 25 000 hommes. Le recrutement est saboté par les arates comme par les djasaks des hochúns. Deux mille soldats sont à peine réunis. Peu après avoir été mis à la disposition du gouverneur d’Ouliastaï, ils se soulèvent, conduits par un arate du nom d’Enhtaïvan. Ils assiègent le palais du gouverneur, démolissent le camp militaire mandchou, et rentrent finalement chez eux après avoir incendié les dépôts et les établissements des grandes firmes.
En 1903, plusieurs révoltes échouent dans l’aïmak khanal djachaktou, organisées par Aiouchi, le dirigeant d’une unité administrative mineure. Les insurgés présentent une pétition au président de l’assemblé de l’aïmak et au djasak du hochún. Ils exigent une diminution des impôts et des prestations, l’amélioration des conditions de vie des arates, la mise sur pied d’organes représentatifs des arates. Aiouchi et ses partisans sont arrêtés, torturés et jetés en prison. Quelques mois plus tard, le djasak Manibadzar, devant les mouvements des arates solidaires, les libère.
À partir de 1905, sous l’influence des révolutionnaires communistes russes, le mouvement dougouylang se propage dans les khanats khalkhas. Les cercles révolutionnaires populaires, dans la limite de leurs cadres, réalisent l’autonomie et l’égalité totale et défendent leurs intérêts vis-à-vis des seigneurs locaux. Leurs membres s’arment pour se préparer à la guerre, qui semble inévitable. Encouragés par ces cercles, les arates de plus en plus nombreux désertent les exploitations de leurs seigneurs et les entreprises sino-mandchoues.
En 1906, la révolte reprend dans la majorité des sumuns de l’aïmak khanal djachaktou alors que le leader Aiouchi est en prison à Ourga.
Une révolte éclate dans l’aïmak khanal tsétsène en 1910. Les entrepôts et les boutiques des marchands chinois sont incendiés, et nombre de propriétaires tués. Des troupes mandchoues envoyées pour la combattre obligent Toktokho, le chef de la révolte à se réfugier au-delà du Baïkal mais les unités partisanes effectuent des raids périodiques contre l’aïmak.
Des troubles éclatent à Ourga en mars 1910. Les arates et les lamas de rang inférieur réclament la libération d’Aiouchi. Les révoltés reçoivent l’armée envoyée contre eux avec des pierres et des bâtons et manquent de tuer l’ambane même qui cherchait à les apaiser.
De l'autonomie à la révolution communiste
Au début de l’année 1911, une réunion secrète en présence du Bogdo Gegen décide de la sécession avec l’empire Qing et le rapprochement avec la Russie impériale. À la faveur de la révolution chinoise de 1911, la Mongolie déclare finalement son indépendance le 1er décembre ; les gouverneurs mandchous d’Ourga sont sommés de quitter le pays. Le huitième Bogdo Gegen devient souverain du khanat de Mongolie, avec le titre de Bogdo Khan.
En 1912, les gouvernements russe et mongol signent un accord.
Durant l'été 1913, la République de Chine réunit des forces importantes dans le Xinjiang, mais des pourparlers avec la Russie aboutissent finalement à un accord : la Chine reconnaît l'autonomie de la Mongolie, qui reste cependant théoriquement placée sous sa suzeraineté; dans les faits, cependant, la Mongolie est devenue un protectorat de la Russie.
Un parlement bicaméral, issus à la fois du traditionnel Qurultay mongol et du modèle parlementaire britannique se réunit à Ourga en 1914, et un code juridique est promulgué peu après. Les droits des deux chambres, convoquées par le Bogdo Gegen, se limitent aux délibérations.
La révolution russe prive cependant la Mongolie de son protecteur : en novembre 1919, les troupes chinoises pénètrent en Mongolie et s'installent à Ourga, occupant le pays. Le Bogdo Khan est placé en résidence surveillée. La situation entraîne la création de deux mouvements indépendantistes, l'un par Damdin Sükhbaatar, typographe de 26 ans, et l'autre par Tchoïbalsan, télégraphiste de 23 ans. Sukhbaatar avait joué un rôle dans le régime du Bogdo Khan, comme membre de l'Assemblée. Quant à Tchoïbalsan, il avait été admis au cours de langue russe du ministère mongol des Affaires étrangères.
En 1920, ces deux mouvements fusionnent et se rapprochèrent de la Russie soviétique. Alors que Sukhbaatar et Tchoïbalsan s'installent à Irkoutsk, les Armées blanches sont chassés de Russie par l'Armée rouge. Désireux de s'installer en Mongolie, les Japonais recrutent parmi eux un ex-officier balte, le baron Ungern von Sternberg. Avec leur soutien logistique et une troupe de 800 Cosaques, il s'empare d'Ourga le 4 février 1921 en chassant la garnison chinoise. Celle-ci se réfugie à Kiakhta, à la frontière russe. Sous prétexte de châtier les Mongols communistes, Ungern se livre aux pires atrocités, ce qui lui vaut le surnom de "baron fou". Cependant, il remet le Bogdo Khan sur le trône.
Au début de l'année 1921, le mouvement de Sukhbaatar et Tchoïbalsan prend le nom de "Parti populaire mongol", tient en Sibérie son premier congrès et institue un gouvernement populaire provisoire, avec Sukhbaatar comme ministre de la guerre. Les communistes mongols chassent les Chinois de Kiakhta, puis prennent Ourga avec l'aide d'auxiliaires soviétiques. Ungern-Sternberg est battu et livré aux Soviétiques, qui le fusillent.
Le gouvernement des communistes contrôle maintenant tout le pays ; le Bogdo Khan conserve le titre de souverain de la Mongolie, mais perd tout pouvoir temporel. Des réformes sociales sont entreprises, mais ce n'est qu'après la mort du pontife, le 20 mai 1924, qu'un vrai régime communiste est mis en place. Sukhbaatar (« Héros à la Hache ») étant décédé un an plus tôt, Urga est rebaptisée en son souvenir Ulaan Baatar (« Héros Rouge »). Les dirigeants de la nouvelle république s’alignent sur l’Union soviétique.
Le régime communiste (1924-1990)
Le 24 janvier 1929, le maréchal Tchoïbalsan devient président de la Mongolie, qu'il gouverne ensuite comme Premier ministre jusqu'à sa mort en 1952. Sous son règne de nombreuses purges eurent lieu.
En 1932, la collectivisation forcée des terres et des troupeaux, l’interdiction du lamaïsme, entraînent une insurrection générale réprimée par l’Armée populaire.
En 1939-1940, la Mongolie est l'enjeu de la guerre soviéto-japonaise. Les Japonais, basés en Mandchourie et s'appuyant sur des groupes d'exilés mongols, tentent de renverser le régime communiste. L'armée soviétique intervient aussitôt pour le soutenir : elle y gagne une précieuse expérience de la guerre de mouvement et notamment des blindés. En l'absence de soutien de l'Allemagne, qui, au contraire, signe le pacte germano-soviétique, le Japon abandonne le combat et signe un traité de non-agression avec l'URSS en avril 1941. La neutralité japonaise contribuera à sauver l'URSS du désastre lors de l'invasion allemande, quelques mois plus tard.
Le 5 janvier 1951, le gouvernement chinois reconnaît la Mongolie. Le commerce et les relations sont rétablis entre les deux nations. La rupture sino-soviétique de la fin des années 1950 y met un terme.
À la mort de Tchoïbalsan en 1952, le Secrétaire général du Parti révolutionnaire du peuple mongol Yumjagiyn Tsedenbal dirige le pays.
L'URSS soutient la candidature de la Mongolie à l’ONU en 1961. Un traité frontalier est signé avec la Chine en 1962. Des traités d’amitié et d’assistance sont signés en 1966 avec l’URSS, renouvelés en 1986.
Le 8 août 1984, Yumjagiyn Tsedenbal doit démissionner pour cause d’autoritarisme. Son successeur Jambyn Batmonkh le rend responsable de la « stagnation » du pays. Il raffermit les liens déjà étroits avec l'URSS.
À la fin de l’année 1989, des meeting populaires demandent la fin du règne du parti unique. De nouveaux partis, démocrate, social-démocrate et nationalistes se créent et exigent des réformes. Ce sont les prémices de la révolution démocratique.
Au sein du parti communiste, la crise économique contraint Jambyn Batmonkh à la démission le 21 mars 1990. La référence au rôle dirigeant du parti est supprimée de la Constitution (mars 1990). Les premières élections multipartites ont lieu en juillet. Les communistes se maintiennent au pouvoir. Punsalmaagiyn Ochirbat, ancien ministre du Commerce extérieur, leur candidat à la présidence, triomphe aisément. Il inaugure une période de libéralisation politique et économique.
La Mongolie aujourd'hui
Une nouvelle Constitution, respectant les principes de démocratie, d’économie mixte, de liberté d’opinion et de neutralité en politique étrangère est adoptée en janvier 1992. Le nom de république populaire et l’étoile rouge du drapeau sont abandonnés.
Le Parti révolutionnaire du peuple mongol (PPRM) reconstitué remporte les élections législatives au mois de juin 1992. Le Grand Khural est aboli et un nouveau Grand Khural unicaméral devient le Corps législatif du pays.
Les dernières troupes de l’ancienne Union soviétique (environ 65 000 soldats) quittent la Mongolie à la fin de l’année 1992.
En juin 1993, ont lieu les premières élections présidentielle directe en Mongolie. Le PPRM est battu. Il avait proposé comme candidat un idéologue communiste contre le sortant Punsalmaagiyn Ochirbat, appuyé par l’opposition démocratique. Les tensions politiques empêchent le gouvernement de prendre des mesures contre la crise économique. Des doutes sérieux sur la conversion des communistes se font jour lorsque le parti, réhabilite Tsedenbal, le « Brejnev mongol », à titre posthume et développe une nouvelle idéologie nationale fondée sur le maintien d’un important secteur étatique et sur la multiplication des entraves à l’essor des entreprises privées.
L’Alliance démocratique remporte une faible majorité aux élections de 1996, mettant fin à 75 ans de gouvernement communiste ininterrompu. Le 20 juin 1997, Natsagiyn Bagabandi est élu à la présidence au nom du PRPM5. Réélu en 2001, il doit alors faire face à de graves problèmes économiques et sociaux. Plusieurs hivers glaciaux, avec des températures descendant parfois en dessous de -50 °C, avec une moyenne sur l'hiver 2002-2003 étant de -27 °C, et un été caniculaire en 2001 tuent beaucoup de bétail, première ressource des paysans mongols et provoque un exode rural, de l'ordre de 125 000 personnes en 3 ans. À cela s'ajoute la crise économique en Russie, ancien partenaire économique et politique privilégié, qui entraîne la diminution des échanges commerciaux entre les deux pays. Il faut encore mentionner la crise économique en Asie (Japon, Corée du Sud, Thaïlande et dans une moindre mesure en Chine) qui ne peut qu'affecter les aides apportées par le Japon à la Mongolie. Le Premier ministre Enkhbayar se tourne donc vers l'étranger pour gérer la crise économique liée en partie aux conditions climatiques et à la baisse des échanges avec la Fédération de Russie. Pour satisfaire aux exigences des organisations financières internationales (Banque mondiale, Fonds monétaire international, Banque asiatique de développement) et des donateurs étrangers, le Premier ministre accélère la politique de privatisation des entreprises d'État.
Élection présidentielle de 2005
Le 22 mai 2005, Nambaryn Enkhbayar se présente à l'élection présidentielle en tant que candidat du PRPM et remporte la majorité absolue dès le premier tour avec 53,5 % des voix face à son plus proche rival Mendsaikhanii Enkhsaikhan.
En juin 2008, l'annonce des résultats des élections législatives entraîne des émeutes dans le pays qui amènent le président à déclarer l'état d'urgence le 1er juillet.
Le 24 mai 2009, Enkhbayar se présente à l'élection présidentielle pour un second mandat mais ne recueille que 47,44 % des voix, contre 51,24 % à l'ancien Premier ministre et candidat du Parti démocrate, Tsakhiagiyn Elbegdorj.6
Elbegdorj décrète en janvier 2010 un moratoire sur la peine de mort.
Le 26 juin 2013, il est réélu à la présidence au premier tour, obtenant 50,23 % contre son principal rival Badmaanyambuugiin Bat-Erdene, candidat du Parti du peuple mongol, qui rassemble 41,97 % des suffrages.7
Économie
Les ressources naturelles de la Mongolie sont constituées par les minéraux (cuivre, molybdène, fluorine, tungstène) et les pierres précieuses et semi-précieuses, ainsi que de métaux précieux tel que l'or. On trouve aussi du charbon, ainsi que du pétrole dans une moindre mesure, mais qui n'est pas exploité par manque d'infrastructure. Tous ces produits représentent, en valeur, les deux tiers des exportations mongoles. Durant les 6 premiers mois de 2004, 287 000 tonnes de minerais concentrés de cuivre ont été exportés, pour la somme de 138 millions de dollars US. C'est presque la moitié du total de toutes les exportations (307 millions de dollars pour cette même période). Cette situation rend la Mongolie vulnérable aux variations des cours des matières premières ainsi le prix des minerais de cuivre a chuté de 54,3 % entre 1995 et 2001. Il a ensuite augmenté de plus de 100 % entre 2005 et 2006 et continue d'augmenter, soutenu par la croissance de la consommation chinoise des métaux non ferreux.
Environ la moitié de la population loge dans des yourtes. Un tiers des Mongols sont de purs nomades, qui vivent de l'élevage de petits chevaux, de moutons, de chèvres, de bovins (yacks, vaches) et de chameaux. Huit millions de ces animaux ont péri lors de l'hiver 2009-2010. Grâce à eux, la Mongolie est exportatrice de produits d'origine animale : viande, laine et poils d'animaux, dont le cachemire (1er producteur mondial ; 2e ressource nationale après le cuivre). L'élevage de chèvres à cachemire pose malheureusement des problèmes écologiques. Jusque dans les années 1970, avant la mise en service de mines comme celle d'Erdenet, l'élevage et les industries qui leur étaient liées constituaient de loin la première ressource du pays.
L'industrie textile intervient pour un quart des exportations, mais 85 % des usines sont à capitaux étrangers (surtout chinois) ou mixtes. Elles utilisent des matériaux importés, comme le coton.
Malgré la pratique de l'élevage et la culture du blé, la Mongolie ne peut pas subvenir à ses besoins en nourriture, à cause d'un changement culturel. Ceci contribue au déficit chronique de sa balance commerciale et à son endettement.
Après des décennies d'économie planifiée, ce pays a effectué une difficile transition vers l'économie de marché. L'inflation a atteint 325 % en 1992, après l'effondrement du régime communiste, mais elle a par la suite été maîtrisée. En 1998, on estimait que le taux de chômage était de 15 % de la population active et qu'il atteignait 30 % en zone urbaine. En 2002, le salaire mensuel moyen n'était que de 75 500 tugrigs (soit environ 68 euros). Bien que le chômage sévisse surtout en ville, le revenu moyen y est plus élevé qu'à la campagne.
La Mongolie a rejoint l'Organisation mondiale du commerce en 1997.
La Banque mondiale et les Nations unies pressent le gouvernement d'investir dans les infrastructures, l'éducation et l'économie.8
Sources