La Namibie

 

 

Les immigrations Khoisans et Bantous

Au début du IXe siècle, le territoire est également peuplé de Namas (5 % de la population à la fin du XXe siècle), arrivés par l'est 1 500 ans plus tôt, et de Damaras (8,2 % de la population namibienne à la fin du XXe siècle), originaires du Soudan actuel.
Bien que plus grand et plus foncés de peau, les Namas sont des Khoisans partageant avec les Bushmen 33 % de leur vocabulaire. Installés à la hauteur de la rivière Swakop et dans la région du grand Namaqualand, c'est un peuple d'éleveurs, divisé en clans, qui se désigne comme le peuple des vrais hommes (Khoe-Khoe) et connu également sous le terme d'hottentot. On ne sait peu de choses des contacts qu'ils entretenaient avec leurs voisins avant le XVIIIe siècle.
Les Damaras (également appelés Berg Damara) sont pour leur part un peuple de chasseurs-cueilleurs, aux origines encore peu connues, vivant dans les montagnes peu hospitalières du nord-ouest. Réduits un temps en esclavage par les Namas, ils seront par la suite asservis par les Héréros. Plus grands et plus foncés, les Damaras sont assimilés aux peuples khoisans bien que descendant d'un peuple bantou ou pré-bantou, arrivé dans le nord de l'actuel Namibie, avant même que les Namas n'aient atteint les rivages de la Swakop.

Vers 1550, originaires de la région des grands lacs ou de l'Afrique orientale, les peuples Bantous (ovambos, kavangos et héréros) arrivent dans le nord de l'actuel Namibie. Ils vont constituer la majorité du peuple namibien (75 % de la population namibienne à la fin du XXe siècle). Lors de leurs installations, ces premiers groupes bantous se confrontent aux Sans qui parviennent à les soumettre à leur autorité durant à peu près une centaine d'années. Le nombre sans cesse croissant de bantous met cependant un terme à la domination des San qui sont progressivement défaits, dispersés ou asservis. De ces groupes bantous, les Ovambos deviendront la population la plus importante, constituant même la moitié de la population namibienne à la fin du XXe siècle.

Établis principalement dans le Nord, les Ovambos se consacrent principalement à l'agriculture. Arrivés par le nord-est, ils auraient séjourné autour de l'Okavango avant d'être chassé par les pressions exercés notamment par le Royaume Lunda du Katanga et de se disperser entre les actuels territoires namibiens et angolais. Dans le courant du XVIIIe siècle, les tribus ovambos se constituent en royaume. Les guerres deviendront incessantes entre les royaumes tribaux que ce soit pour des raisons économiques ou dynastiques. Les vaincus sont parfois réduits en esclavage, alimentant le large trafic qui sévit jusqu'au XIXe siècle dans cette région de l'Afrique.
Les Héréros (ce qui signifie « résolus » ou « impétueux ») se consacrent pour leur part à l'élevage. Originaires également de la région des grands lacs, leurs caractéristiques ethniques, culturelles et sociales évoquent celles des nomades de la Corne de l'Afrique. Convertis au matriarcat après leur installation dans le sud-ouest de l'Afrique australe, ils seraient arrivés en remontant le fleuve Zambèze dans les plaines du nord du lac salé d'Etosha, en même temps que les Ovambos, avant de s'établir parmi les Tswanas puis de s'éparpiller jusque dans l'actuelle Angola. Refoulés par les Ovambos, ils s'installent finalement dans les régions montagneuses du Kaokoveld.

D'autres minorités bantoues s'installent progressivement dans l'actuelle Namibie, notamment après avoir longé l'Okavango tels les Kavango (9,7 % de la population à la fin du XXe siècle) ou les Tswanas.

 

Les premiers explorateurs

En 1486, le navigateur portugais Diego Cão débarque près de l'actuel Henties Bays (à Cape Cross) où il fait dresser une croix haute de deux mètres Après avoir atteint la baie des baleines (Walvis Bay), Bartolomeu Dias mouille son navire à Angra Pequena (Dias Point) le 25 décembre 1487 avant de poursuivre en 1488 vers le cap de Bonne-Espérance. Néanmoins, l'inhospitalier désert du Namib et le désert du Kalahari constituent une formidable barrière au peuplement du territoire et à l'exploration européenne en provenance des mers. En 1589, Andrew Battels, un déserteur anglais recruté comme soldat en Angola est le premier Blanc à voir l'intérieur du territoire de l'actuelle Namibie où il erre pendant six mois parmi les Ovambos dans le futur Ovamboland (au nord) qu'il fut le premier à décrire par écrit. Le territoire ne commence cependant à être exploré par les Européens qu'au XVIIIe siècle.

 

En 1750, Jacobus Coetse, un chasseur d'éléphants du Cap, est le premier africain d'origine européenne à traverser le fleuve Orange, ouvrant ainsi la voie aux chasseurs, aux explorateurs et aux missionnaires.

À partir des années 1760, des aventuriers et explorateurs comme les frères Van Reenen franchissent à leur tour le fleuve Orange. Le Français François Levaillant effectue plusieurs expéditions mais personne ne songe à s'installer durablement dans la région.

Les premiers contacts commerciaux ont lieu avec les peuples nomades namas. Le négoce devient assez important pour que Walvis Bay, Angra Pequena et l'île d'Halifax soient revendiqués par le gouverneur de la colonie du Cap au nom de la couronne néerlandaise. En 1793, les Hollandais prennent possession de Walvis Bay (Walvisbaai en afrikaans). Deux ans plus tard, les Britanniques annexent le Cap, prennent possession de Walvis Bay et revendiquent le littoral de l'Afrique du Sud-Ouest, nom sous lequel la région commence à être désignée.

À partir des années 1800, les Anglais de la London Mission Society, les missionnaires luthériens, les méthodistes allemands et finlandais commencent à explorer le Sud-Ouest africain et à construire écoles et missions. Le premier établissement est érigé à Warmbad en 1805. Dans leur sillage suivent les clans Oorlams, les marchands et les chasseurs. Tout au long du XIXe siècle, les tribus du nord (Ovambos, Kavangos, Capriviens) restent cependant relativement isolées et les contacts avec les autres tribus, les explorateurs et les missionnaires demeurent rares voire conflictuels.

 

 

La domination des Oorlams

À partir des années 1824, les Oorlams (« Hottentots coloniaux » ou petits Namas) — des métis de namas et d'Afrikaners — qui fuyaient les lois discriminatoires de la colonie du Cap et l'expansionnisme des colons européens émigrent dans le centre de l'actuelle Namibie et se rendent maîtres de la région située entre le fleuve Orange et la Swakop, chassant les quelques missionnaires allemands de la région. Sous la conduite de Jonker Afrikaner, la tribu nama des Oorlam s'établit en 1840 au lieu appelé Ai-Gams par les Namas et Otjomuise par les Héréros. Le lieu est rebaptisé Winterhoek (« le coin de l'hiver »). Forts de leur organisation en commando militaire inspiré des Boers d'Afrique du Sud, ils n'ont guère de difficultés à s'imposer aux grands Namas, aux Héréros et aux Damaras (réduits en esclavage).

En 1842, des missionnaires allemands, Hugo Hahn et Heinrich Kleinschmidt, s'établissent également à Winterhoek. Ces derniers forcent les Héréros à conclure une paix inégale avec les Oorlams. La pénétration des terres est ensuite facilitée avec la construction de la route de la baie en 1843 par Jonker Afrikaner entre Winterhoek et Walvis Bay. Il impose alors un monopole commercial aux marchands à travers de lucratifs courtages faisant des Oorlams des intermédiaires obligatoires avec les autres tribus.

En 1850, le conflit est de nouveau ouvert avec les Héréros qui sont réduits à l'état de vassaux. Ces derniers s'allient alors aux grands Namas. En 1858 pourtant, la suzeraineté de Jonker Afrikaner est réaffirmée par un traité. Dans les années qui suivent, les Oorlams poussent leurs expéditions jusqu'en territoire Ovambo au nord. Mais après la mort en 1861 de Jonker Afrikaner, la coalition des Héréros et des Namas, armée par des marchands suédois, finit par venir à bout des Oorlams, tuant Christiaan Afrikaner, le successeur de son père. C'est en 1870 que la paix est enfin signée entre les Héréros du chef Maharero et Jan Jonker Afrikaner, le fils cadet de Jonker, consacrant la suprématie des Héréros.

En 1872, les Basters, descendants de colons néerlandais et de femmes africaines de la colonie du Cap, s'établissent à Rehoboth dans le centre du Sud-Ouest africain où ils fondent une petite république libre.

 

L'odyssée des Dorslandtrekkers

En 1870, la population de descendance européenne au nord du fleuve Orange et au sud du fleuve Kunene est de cent trente-sept hommes et une dizaine de femmes et enfants.

Entre 1874 et 1892, quatre convois en provenance de la république sud-africaine du Transvaal amènent des immigrants Boers en quête de terre promise. Ils sont appelés les Dorslandtrekkers (« ceux qui voyagent au pays de la soif ») après leur traversée du désert du Kalahari. Leur épopée les conduit en pays héréros, au pied des montagnes du Waterberg, puis au bord de l'Okavango.

Décimés par les fièvres et la soif, les premiers de ces pionniers se joignent au chasseur d'éléphants, publiciste, et métis du Cap, William Worthington Jordaan, qui conta leur épopée. Sous sa conduite, ces Boers longent le lac salé d'Etosha, contournent le pays Ovambo et atteignent l'Angola en 1880 où cinquante-cinq familles s'établissent dans la région fertile de Sa da Bandeira (ils obtinrent par la suite la nationalité portugaise). Si les Dorslandtrekkers ne jouent qu'un rôle mineur dans la colonisation du territoire, ils introduisent au nord du fleuve Swakop la langue afrikaans appelée à devenir la lingua franca de Namibie.

En 1878, le Royaume-Uni annexe Walvis Bay à la colonie du Cap. Walvis Bay est pourtant située en plein cœur du Namib mais c'est le seul site en eau profonde où un port peut être construit.

Mais alors que décline la puissance des Oorlams afrikaners, Hendrik Witbooi, le leader hottentot des Oorlams Namas se lance à la conquête du nord et se retrouve en prise avec les Héréros. Il parvient à devenir le chef du peuple Nama tout entier après la défaite de Jan Jonker en août 1880 et la destruction de Winterkoek (les Oorlams Afrikaners n'ont plus d'existence politique après la mort de Jan Jonker en 1889).

 

La colonisation allemande

La conquête allemande du territoire namibien à partir de 1885 a profondément marqué le futur État, dont l'allemand était encore une des langues officielles jusqu'en 1990.

 

La fondation de la colonie

Le 10 avril 1883 un commerçant allemand du nom d'Adolf Lüderitz envoie des explorateurs en reconnaissance dans le Sud-Ouest africain. Ils débarquent dans la baie d'Angra Pequena où le chef nama Joseph Frederiks II (les Namas sont un peuple de pasteurs qui vivent en Afrique du Sud, Namibie et Botswana) leur vend la baie pour 100 livres sterling et 200 fusils. La baie est placée sous la protection de l'Allemagne dès le 24 avril 1884, suivie de tout le territoire entre le fleuve Kunene et le fleuve Orange.

 

En 1885, Heinrich Göring est nommé commissaire impérial du Reich au Sud-Ouest africain où il est chargé de représenter l'autorité prussienne avec l'aide de deux fonctionnaires. Il signe des traités de protection avec le chef des Héréros Samuel Maharero et avec les Basters de Rehoboth. Après la mort de Jordaan qui avait fondé avec des familles de Dorslandtrekkers une éphémère république de Upingtonia, les terres de la région de Grootfontein sont rachetées en 1886 par une compagnie allemande et intégrées au protectorat du Reich. La même année, la frontière entre l'Angola et le Sud-Ouest africain allemand est fixée, coupant en deux le territoire du peuple Ovambo.

 

Le recours à la troupe coloniale (1889-1904)

Le 24 juin 1889, le capitaine Curt von François débarque dans le Sud-Ouest africain à la tête d'un contingent militaire composé de vingt et un soldats avec pour mission d'imposer l'ordre allemand sur le territoire. Celui-ci est agrandi l'année suivante et la frontière à l'est avec le Bechuanaland britannique est fixée. Le 18 octobre 1890, von François fait bâtir un fort (Alte Feste) sur le site de Winterhoek destiné à devenir le quartier général des forces coloniales du Reich.

 

À partir du 7 décembre 1891, Winterhoek, germanisé en Windhuk devient le centre administratif de la colonie. L'année suivante, von François fonde le port de Swakopmund au bord de l'océan Atlantique.

En 1893, von François reçoit le titre de Landeshauptmann du Sud-Ouest africain allemand.

Mais l'incapacité du major de venir à bout de la révolte des Namas menée par Hendrik Witbooi conduisent le gouvernement allemand à relever von François de ses fonctions et à le remplacer en 1894 par le major Theodor Leutwein. Ce dernier parvient à vaincre les Namas qui lui opposent une résistance acharnée — ils deviendront finalement plus tard d'efficaces auxiliaires de l'armée coloniale.

En 1902, la colonie compte 200 000 habitants dont 1 500 colons allemands.

 

Le massacre des Héréros (1904-1908)

Le 10 janvier 1904 marque le début du soulèvement héréros commandé par le chef Samuel Maharero. Witbooi, chef du peuple nama, se joint aux insurgés qui harcèlent les fermiers allemands et détruisent les infrastructures.

En 1904, le lieutenant-général Lothar von Trotha, nommé commandant en chef des troupes de la colonie allemande, prend la relève du gouverneur Theodor Leutwein avec pour mission d'en finir avec la révolte des Héréros. Il remporte une victoire décisive à la bataille de Waterberg, le 11 août 1904, qui se solde par le massacre des Héréros, non seulement guerriers mais aussi femmes et enfants. Les actions de von Trotha révulsent l'opinion publique allemande. Il est finalement démis de son commandement.

Mais les survivants Hereros et leurs alliés Namas ont été parqués dans des camps de concentration ou servent de main d'œuvre à bon marché ; beaucoup meurent de malnutrition ou de maladie. La population héréro, estimée à 80 000 âmes avant le début de la guerre, est réduite à 15 000 individus en 1911. Le massacre des Héréros, est considéré par certains comme étant le premier génocide — « avant la lettre » — du XXe siècle. Ce massacre a eu lieu dans un contexte de tension entre puissances coloniales européennes, mais aussi dans une série d’actions similaires menées par l’armée allemande entre la fin du XIXe siècle et le début de la Première Guerre mondiale. La population totale de la colonie avoisine désormais les 100 000 habitants.

 

Le début de l'exploitation économique

En 1908, les premiers diamants sont découverts dans la baie de Lüderitz. Le Sud-Ouest Africain cesse dès lors d'être la plus pauvre des colonies allemandes.

Les premières lois ségrégationnistes sont votées la même année : interdiction des mariages interraciaux, réglementation à l'accès des écoles en fonction de la race, mise en place d'un laissez-passer pour les noirs âgés de plus de huit ans, obligation d'une autorisation spéciale de l'administration pour permettre à un Noir de posséder des terres, du bétail, des chevaux ou des armes.

En 1909, le protectorat du Sud-Ouest Africain obtient un statut d'autonomie. Des municipalités sont constituées à Windhuk, Karibib, Keetmanshoop, Lüderitz, Okahandja, Omaruru, Swakopmund et Warmbad. Le réseau ferroviaire se développe pour atteindre 2100 km à la veille de la Première Guerre mondiale. Les colons allemands s'efforcent alors de créer un pays à l'image de la mère patrie en dépit de l'immensité désertique du sud-ouest africain et parviennent à marquer durablement l’urbanisme local.

En 1914, les colons allemands sont au nombre de 13 000 individus, représentant alors 83 % de la population blanche (15 700 personnes). Environ 1 000 fermiers possèdent à eux seuls 13 millions d'hectares.

 

Le mandat sud-africain (1920-1971)

La Première Guerre mondiale va mettre fin au protectorat allemand sur le Sud-Ouest Africain. Lors de la signature du traité de Versailles, l'Allemagne renonce définitivement à ses colonies. Le Sud-Ouest africain allemand a vécu.

 

La colonie oubliée (1920-1945)

Le 17 décembre 1920, la Société des Nations donne un mandat de type C à l'Union d'Afrique du Sud pour administrer le Sud-Ouest Africain et assurer le bien-être des populations.

En 1921, un administrateur sud-africain est nommé. Les fonctionnaires allemands sont invités à retourner en Allemagne. Plus de 1 500 civils allemands les suivent. Seuls 6 500 colons allemands sont autorisés à rester dans un premier temps alors que s'intensifient l'immigration de Blancs sud-africains, souvent de conditions très modestes à qui sont attribués des aides financières et des terres. Le nom de la capitale, Windhuk, est « afrikanerisé » en Windhoek.

Quoique les Sud-Africains héritent d'un territoire qui a subi une véritable purification ethnique sous la colonisation allemande, des lois ségrégationnistes sont néanmoins adoptées pour compléter les anciennes dispositions allemandes (prohibition du vagabondage hors des réserves, interdiction pour un indigène de démissionner de son emploi sans autorisation de son patron, passeport intérieur, contrats de travail restrictifs). Entre 1922 et 1925, des soulèvements indigènes ont lieu notamment chez les Basters de Rehoboth qui revendiquent leur indépendance. Ils sont sévèrement réprimés.

 

En 1924, les colons allemands ne représentent plus que 37 % de la population blanche (contre 83 % en 1913). La même année, les partis politiques propres au Sud-Ouest Africain sont créés. Les blancs fondent alors trois partis : le parti national de Frikkie Jooste (afrikaner), le parti de l'Union (anglophone) et l'Alliance allemande du Sud-Ouest Africain (Union allemande).

 

En 1925, 43 % du territoire est constitué en réserves sous l'autorité de chefs coutumiers (Ovamboland, Kavangoland, Hereroland, Damaraland, Namaland, Kaokoland), 41 % des terres appartenant aux blancs et le reste à l'État ou aux Basters de Rehoboth.

 

En 1926, tous les natifs du Sud-Ouest Africain deviennent des ressortissants de l'Union sud-africaine. L'ancienne colonie allemande est dorénavant considérée comme une cinquième province de l'Afrique du Sud.

 

En 1928, la population blanche atteint 28 000 habitants soit 10 % de la population totale. Les fermiers afrikaners voisinent avec les anciens propriétaires fonciers allemands. Sur d'immenses fermes de 10 000 à 100 000 hectares, ils développent l'élevage intensif de bovins et de moutons karakul. Quant aux droits des populations noires, ils restent restreints à ceux accordés à l'époque allemande : la propriété foncière privée leur est interdite et ceux qui sont employés ne peuvent circuler hors de leurs zones de résidences que s'ils sont munis d'un pass.

 

Pendant vingt ans, la colonie sombre dans l'oubli. Le réseau ferroviaire est cependant complété et relié au réseau sud-africain. Les investissements sont peu nombreux dans un territoire dont le statut n'est pas définitif et restera pour longtemps incertain. L'exploitation des diamants, des divers minerais et l'élevage sont les seules richesses du territoire.

Après l'arrivée au pouvoir d'Adolf Hitler en Allemagne, la communauté germanique se remet à croire au retour du Südwest. Des sections du NSDAP sont constituées dans la colonie. Elles sont rapidement interdites par le gouvernement sud-africain mais la suspicion engendrée l'amène à interner dès le début de la Seconde Guerre mondiale plus de 1 200 des 10 000 germanophones que compte le territoire. Conformément à l'accord de Londres de 1923, les Allemands du Sud-Ouest sont cependant dispensés de servir contre leur pays d'origine et échappent à leur incorporation dans l'armée sud-africaine.

 

La remise en cause du mandat (1946-1971)

En 1945, le chef coutumier des Héréros, Hosea Kutako, participe avec le chef Frederick Maharero à la création du conseil tribal héréro pour protester contre la politique sud-africaine dans le Sud-Ouest africain.

En 1946, l'Afrique du Sud, pays cofondateur de l'ONU, refuse de considérer celle-ci comme le dépositaire des pouvoirs détenus par la défunte Société des Nations. Elle réclame l'annexion du Sud-Ouest mais celle-ci lui est refusée par l'Assemblée générale le 14 décembre 1946.

Au début des années 1950, les débats sont vifs à l'ONU entre les partisans du colonialisme (conduits par le Portugal et l'Afrique du Sud) et les partisans de la décolonisation. Le chef coutumier héréro Hosea Kutako est le premier représentant noir du Sud-Ouest africain à faire présenter une pétition aux Nations unies dénonçant l'administration sud-africaine. Par un avis consultatif, la Cour internationale de justice confirme que l'Union sud-africaine est liée par ses obligations internationales résultant du mandat donné par la SDN et qu'elle ne peut modifier unilatéralement le statut du territoire. En 1955, cette même Cour confirme le droit de l'Assemblée générale des Nations unies d'adopter des résolutions concernant le Sud-Ouest africain et de procéder aux auditions de pétitionnaires. Pour l'Afrique du Sud, il s'agit d'une intervention dans ses affaires intérieures.

En 1957, des étudiants et ouvriers agricoles créent le Congrès populaire de l'Ovamboland. On y trouve Herman Toivo ya Toivo (un ancien mineur), Andreas Shipanga (un matelot) ou encore Sam Nujoma (un employé des chemins de fer).

En 1958, la population du Sud-Ouest africain atteint 450 000 habitants dont 200 000 Ovambos résidant très majoritairement dans le quart septentrional du territoire. Les 50 000 Blancs du territoire résident dans le nord et le sud, principalement dans les centres urbains (représentant la moitié des 20 000 habitants de la zone urbaine de Windhoek dont plus de 95 % des habitants de la ville elle-même et plus de 90 % de la zone urbaine de Swakopmund). Le gouvernement sud-africain propose alors, mais sans succès, de diviser le territoire en deux afin de se débarrasser du quart septentrional du Sud-Ouest africain qui aurait été directement géré par les Nations unies.

En 1959, l'Organisation populaire de l'Ovamboland (OPO) succède au Congrès populaire de l'Ovamboland et ouvre des bureaux à Windhoek et à Walvis Bay. Sam Nujoma en devient le président. Dans le même temps, d'autres organisations sont constituées comme l'Organisation des métis du Sud-Ouest Africain (SWACO), l'Association des contribuables de Rehoboth (RTA) ou l'Union nationale du Sud-Ouest Africain (SWANU), créée avec le soutien du conseil tribal héréro et du chef Hosea Kutako, qui représente la quasi-totalité des forces politiques (dont l'OPO) opposées à la colonisation sud-africaine.

 

En novembre 1959, dans le cadre de la politique d'apartheid mise progressivement en place dans le Sud-Ouest africain, les autorités de Windhoek déclarent insalubre le quartier de « Old Location » et décident de déplacer les populations indigènes qui y résident vers un nouveau quartier situé à cinq kilomètres plus au nord (le futur township de Katutura signifiant « là où on ne veut pas rester »).

Le 10 décembre 1959, la campagne de protestation organisée par la SWANU (le premier parti nationaliste namibien) dérape et se solde par la mort de 13 manifestants, abattus par les forces de police et 54 blessés. La répression policière s'abat sur la province contraignant les dirigeants de la SWANU dont Sam Nujoma à s'exiler au Bechuanaland, en Rhodésie du Sud, puis en Tanzanie quelques années plus tard.

Dans les mois qui suivent le massacre du 10 décembre, la SWANU qui aspirait à dépasser les barrières tribales traditionnelles se divise. Les militants ovambo de l'OPO quittent la SWANU. Le 19 avril 1960, ils créent un mouvement ethnique rival, l'Organisation du peuple du Sud-Ouest Africain (SWAPO) dont la présidence est assurée par Sam Nujoma. Cette scission majeure durera jusqu'à l'indépendance en dépit de tentatives réitérées pour fusionner les deux mouvements.

Les clivages idéologiques contribuent à l'éloignement des deux formations. Alors que la SWANU, dominée par les Héréros, reste un parti intellectuel adoptant une ligne socialiste radicale et est soutenu par la Chine populaire et la Suède, la SWAPO se tourne vers le marxisme-léninisme et obtient le soutien de l'Union soviétique ainsi que de la majorité des pays du Tiers monde. La SWAPO s'organise également en parti de masse, recrutant principalement chez les illettrés, les ouvriers et les paysans ovambos. Dès 1961, la SWAPO coopère avec les mouvements rebelles de l'Angola et envisage la lutte armée alors que sur le plan diplomatique, elle s'assure avec succès de l'élimination de sa rivale, la SWANU, de toutes les représentations internationales.

En 1966, le Liberia et l'Éthiopie, les deux seuls pays dont l'indépendance est antérieure à celle de l'Afrique du Sud, saisissent la Cour internationale de justice considérant comme illégale l'occupation du Sud-Ouest africain par la République sud-africaine — mais la Cour rejette leur demande. La décision de la Cour provoque l'indignation de l'Assemblée générale des Nations unies qui vote le 17 octobre 1966 la résolution 2145 déclarant que l'Afrique du Sud a failli à ses obligations (la France fait partie des abstentionnistes).

En 1966, l'Assemblée proclame alors que le territoire est désormais géré par un conseil pour le Sud-Ouest Africain pour le compte des Nations unies. Quelques semaines plus tard, le 26 août 1966, un accrochage sérieux entre militants de la SWAPO et la police sud-africaine marque le début de la guérilla. Les premières opérations ont lieu dans la partie orientale de la bande de Caprivi.

Le 12 juin 1968, l'Assemblée générale des Nations unies vote la révocation du mandat sud-africain. La résolution de l'Assemblée générale reste sans effet car l'Afrique du Sud ne reconnaît pas la compétence de celle-ci (ni l'ONU comme le successeur de la SDN). Ce même jour, le nom de Namibie, de préférence à celui de Kalanami (contraction entre Kalahari et Namib), est donné par l'ONU à tout le territoire (la paternité du nom reviendrait à Mburumba Kerina, le premier directeur exécutif de la SWAPO).

 

Ce n'est qu'en 1970 que le Conseil de sécurité saisi du dossier déclare pour la première fois illégale la présence de l'Afrique du Sud en Namibie. Mais il faut attendre le 21 juin 1971 pour que la révocation du mandat sud-africain soit confirmée par un avis consultatif de la Cour internationale de justice.

 

Longue marche vers l'indépendance (1971-1991)

Au début des années 1970, la proportion d'habitants blancs de Namibie est de 15 %, soit le plus haut taux de l'histoire de la colonie. Sur presque la moitié du territoire, cette représentation atteint voire dépasse les 50 %, ce qui motive le gouvernement de Pretoria à faire appliquer le rapport Odendaal et annexer les parties de territoire sur lesquelles l'Afrique du Sud revendique sa souveraineté.

Cependant, entre décembre 1971 et juin 1972, des milliers d'ouvriers ovambos se mettent en grève, faisant la preuve de leur importance et de leur influence sur l'économie du territoire. La réaction du gouvernement sud-africain est brutale. Il est décidé le rapatriement de tous les Ovambos grévistes dans leur homeland et l'interdiction des réunions politiques des partis comme la SWAPO interne ou le Parti démocratique coopératif, tous deux impliqués dans le mouvement social. Le gouvernement entreprend cependant des réformes et abroge la loi de 1920 dite « maîtres et serviteurs ». C'est dans ce contexte que l'Organisation des Nations unies tente de renouer avec le gouvernement de Pretoria. En mars 1972, le Secrétaire général des Nations unies, Kurt Waldheim, se rend dans le Sud-Ouest Africain/Namibie (nom usuel depuis 1968) et prend contact avec les autorités locales et les représentants des mouvements politiques.

En 1973, seulement trois des six districts autonomes prévus par le rapport Odendaal et dirigés par un conseil tribal sont créés (Ovamboland, Kavangoland et Caprivi oriental). En fait, des désaccords opposent les autorités tribales au gouvernement sud-africain sur les pouvoirs de compétence déléguée et le maintien de la discrimination par le ministère des Affaires bantoues. En juillet, les élections de l'assemblée législative tribale de l'Ovamboland sont remportées par le Parti de l'indépendance de l'Ovamboland mais le taux de participation n'est que de 3 %, les électeurs ayant répondu à l'appel au boycott lancé par la SWAPO et le Parti démocratique coopératif. Les autorités tribales et sud-africaines réagissent à ce camouflet en faisant arrêter les dirigeants de la SWAPO interne, et pour les autorités tribales en faisant fouetter les opposants en place publique (sur ordre du ministre ovambo Filemon Elifas) et en multipliant les brimades.

Le 12 septembre 1973, dans sa résolution no 3111, l'Assemblée générale des Nations unies désigne la SWAPO comme « représentant unique et authentique du peuple namibien ». Cette résolution est très mal perçue par les autres mouvements politiques namibiens, notamment par le mouvement de Clemens Kapuuo qui accuse la SWAPO de tribalisme et lui reproche de n'avoir jamais participé à la moindre guerre contre l'occupant allemand.

À ce moment-là, percevant les divisions au sein même des mouvements d'opposition du Sud-Ouest Africain, le premier ministre sud-africain John Vorster abandonne les objectifs du rapport Odendaal et décide dans le cadre de sa politique de détente avec les pays africains de s'engager dans la voie de l'autodétermination du territoire « y compris celle de l'indépendance. Il va ainsi faire de la Namibie un terrain de négociations politiques dont il réutilisera les résultats pour la Rhodésie dirigée par Ian Smith (des résultats qui servit de modèle pour l'Afrique du Sud elle-même dans les années 1990).

Le 24 avril 1974, les Blancs de Namibie sont invités à voter pour l'élection de l'assemblée législative du Sud-Ouest Africain, cette élection qui a lieu le même jour que les élections générales sud-africaines de 1974 seront remportées par le Parti national du Sud-Ouest Africain, comme en 1950, 1953, 1955, 1961, 1965, et 1970, Ce sera la dernière élection où seuls les Blancs de Namibie auront le droit de voter.

En novembre 1974, l'assemblée législative du Sud-Ouest africain invita l'ensemble des autorités du territoire, y compris les autorités tribales et les représentants des partis politiques noirs, à déterminer leur avenir politique. L'assemblée est à l'époque dominée par le Parti national du Sud-Ouest Africain. Deux de ses représentants, Dirk Mudge et Ebenezer Van Zijl, sont chargés des négociations alors que la SWAPO et la SWANU déclinent l'invitation faite par l'assemblée.

 

La conférence de la Turnhalle (1975-1977)

La conférence constitutionnelle de la Turnhalle s'ouvre le 1er septembre 1975 à Windhoek. Le parti national du Sud-Ouest Africain représente la communauté blanche du Sud-Ouest africain. Les populations noires sont représentées par plusieurs petits partis politiques dont les plus hostiles à la coopération se regroupent au sein de la Convention nationale namibienne.

De son côté, la SWAPO poursuit sa guérilla contre les troupes sud-africaines. Elle a établi des bases arrières en Zambie, puis en Angola après la prise du pouvoir par le MPLA le 11 novembre 1975. Malgré ce soutien logistique qui s'ajoute à celui de Cuba, la SWAPO n'a jamais été en mesure d'inquiéter militairement l'armée sud-africaine qui elle-même intervient dans la guerre civile angolaise en soutenant le mouvement rebelle de Jonas Savimbi et en occupant le sud de l'Angola.

En avril 1976, Andreas Shipanga, l'un des cofondateurs de la SWAPO, dénonce le népotisme, la corruption et l'inefficacité de la direction du mouvement.

Le 14 août 1976, Dirk Mudge appelle les Blancs à rejoindre les Noirs sur le chemin de l'indépendance. Deux jours plus tard, les délégués s'accordent sur un gouvernement intérimaire chargé de transformer le territoire en État indépendant sur le modèle d'une fédération.

Cependant, le 20 décembre 1976, dans sa résolution no 385, l'Assemblée générale des Nations unies refuse de reconnaître l'évolution interne de la Namibie et apporte « son soutien à la lutte armée » menée « sous la conduite de la SWAPO ». La SWAPO obtient le statut d'observateur et devient le seul mouvement de libération à disposer à New York d'une tribune officielle. Cette résolution comme la précédente en 1973 est votée avec l'appui des pays du Tiers monde, des pays scandinaves et des pays de l'Est contre la majorité des puissances occidentales (dont la France).

L'année suivante, le gouvernement de Pretoria accepte la médiation de cinq membres occidentaux du Conseil de sécurité (Allemagne, Canada, France, États-Unis et Royaume-Uni, encore appelé groupe de contact ou groupe des Cinq) pour négocier une solution acceptable pour tous. La SWAPO finit par se rallier aux propositions du groupe à condition que le port de Walvis Bay (annexé par l'Afrique du Sud entre 1971 et 1977) soit réintégré dans les discussions, que l'armée sud-africaine quitte le territoire et que des élections aient lieu sous supervision des Nations unies.
Pendant ce temps, le 18 mars 1977, le principe d'un gouvernement à trois niveaux est adopté à la conférence de la Turnhalle : un pouvoir central, des autorités locales à base ethnique, des autorités municipales. L'assemblée nationale serait élue au suffrage indirect par l'intermédiaire d'assemblée locale. Le nom du futur État fait l'objet d'un compromis : Sud-Ouest Africain/Namibie, du moins pour la période intérimaire.

 

Certains partis ne sont pas satisfaits du compromis et se regroupent dans le Front national de Namibie (NNF). De leur côté, les Blancs se prononcent en mai 1977 par référendum à plus de 60 % pour les propositions de la Turnhalle et avalisent le principe d'indépendance. En août 1977, la gestion de l'enclave de Walvis Bay (rattachée depuis 1971 aux autorités de la province du Cap) est transférée au gouvernement Sud-Africain, et ainsi soustraite au processus d'indépendance.

Le sort des terres est aussi évoqué lors de la conférence mais les délégués se séparent sur un constat d'échec. Chez les Blancs, les divisions sont aiguës. En septembre 1977, Mudge entre en conflit avec la direction du Parti national du Sud-Ouest, présidé par A. H. du Plessis, qui souhaite conserver des lois d'apartheid. Mis en minorité de justesse, Mudge et quatre-vingts de ses partisans quittent le parti en octobre et créent le Parti républicain.

 

L'abolition de l'apartheid namibien (1977-1979)

En octobre 1977, le nouvel administrateur sud-africain, Martinus Steyn, un juge à la réputation de libéral, abroge la loi ségrégationniste sur les mariages mixtes. Les contrôles intérieurs sont supprimés sur tout le territoire à l'exception de la zone diamantifère et de la frontière septentrionale.

 

Le 6 novembre, Mudge conclut une alliance avec dix autres mouvements ethniques dont la NUDO de Clemens Kapuuo pour former l'Alliance démocratique de la Turnhalle (DTA) dont la présidence est confiée à Kapuuo.

 

Le 27 mars 1978, le président de la DTA, Clemens Kapuuo, est assassiné par des inconnus. La SWAPO, qu'il combattait très durement, est accusée. Cet assassinat provoque de violents affrontements à travers le pays entre Ovambo de la SWAPO et Héréros de la NUDO. Un climat d'insécurité inconnu jusque-là s'installe dans le pays et touche toutes les communautés. Le 4 mai 1978, peut-être en représailles, l'armée sud-africaine lance un raid meurtrier sur un camp d'entraînement de la SWAPO à Cassinga en Angola (867 morts et 464 blessés).

Le 29 septembre 1978, la médiation du groupe de contact aboutit au vote de la résolution no 435. L'objectif de l'indépendance de la Namibie y est réaffirmé. Un groupe d'assistance pour la période de transition (GANUPT) est créé afin d'assurer la régularité du processus électoral. Le Finlandais Martti Ahtisaari est nommé représentant spécial de l'ONU chargé de la Namibie.

En décembre 1978, les premières élections parlementaires multiraciales, pour la première fois selon le principe « un homme une voix » mais boycottés par la SWAPO et la SWANU, sont organisées pour désigner une assemblée constituante. Avec un taux de participation de 80 %, la DTA recueille 82,2 % des voix (41 sièges) face à l'ACTUR (11,9 %, 6 sièges soit les deux tiers des voix blanches), au Parti chrétien démocrate (2,7 %, 1 siège), au Herstigte Nationale Party pro-apartheid de Sarel Becker (1,8 %, 1 siège) et Basters du Front de Libération (1,4 %, 1 siège). Ces élections sont cependant déclarées nulles et non avenues par l'ONU.

À partir de mars 1979, une série de négociations rapprochées se déroulent à New York entre l'Afrique du Sud, les pays du groupe de contact et ceux de la ligne de front (Angola, Botswana, Zambie, Mozambique et Tanzanie). La SWAPO, d'abord réticente, finit par accepter la résolution 435 et le fait que la question de Walvis Bay soit résolue indépendamment.

Le 21 mai 1979, l'assemblée nationale du Sud-Ouest africain/Namibie vote la loi sur l'abolition totale de la discrimination raciale.

 

Les premières négociations

En 1979, la SWAPO devient membre officiel du mouvement des non-alignés.

Le 21 mai 1979, jour du vote de l'abolition de la discrimination raciale par l'ancienne assemblée constituante désormais assemblée nationale investie de pouvoirs législatifs, Windhoek devient le siège de l'administration politique du pays (à l'exception encore de la police, de l'armée, de la justice et des Affaires étrangères).

Le 11 juillet 1979, tous les lieux publics sont ouverts aux populations de couleur et une loi anti-discrimination est promulguée. Les derniers vestiges législatifs de la ségrégation raciale sont balayés.

À la fin de l'année 1979, un accord général est adopté sur la création d'une zone démilitarisée de part et d'autre de la frontière du nord, mais sans succès.

En avril 1980, le nouvel administrateur sud-africain, Gerrit Viljoen, promulgue la nouvelle constitution. La police et l'armée locale sont désormais placées sous le contrôle de l'assemblée. Le 1er juillet, le premier gouvernement du Sud-Ouest Africain / Namibie est mis en place avec un conseil des ministres de onze membres présidé par Dirk Mudge.

Le 18 janvier 1983, le conseil des ministres namibiens démissionne suite au refus de l'administrateur sud-africain Danie Hough de promulguer une loi relative aux fêtes légales namibiennes et dissolution de l'assemblée nationale. L'administrateur sud-africain cumule les pouvoirs exécutifs, administratifs et législatifs.

En juin 1985, un gouvernement intérimaire et une assemblée est remis en place par l'Afrique du Sud.

 

Le tournant de Cuito-Canavale (1988)

En janvier 1988, la bataille de Cuito Cuanavale en Angola va constituer l'élément déclencheur du règlement de la situation politique de la Namibie. Cette bataille, qui met aux prises 7 000 soldats sud-africains et 10 000 combattants de l'UNITA contre 20 000 soldats angolais et 5 000 soldats cubains, est la plus importante bataille engagée sur le continent africain depuis la Seconde Guerre mondiale. Elle se solde par un échec relatif de toutes les forces engagées et marque les limites de la solution militaire.

Le gouvernement sud-africain de Pieter Botha est mis sur la sellette dans les médias sud-africains et par l'opinion publique sud-africaine. Le général Magnus Malan doit se justifier auprès des familles pour la mort (officielle) de trente et un soldats dans la guerre civile d'un pays étranger ne mettant pas en péril la sécurité nationale. Pour leur part, le président et l'état-major doivent en plus justifier le coût financier astronomique des opérations militaires et l'absence de solutions proposées à court terme. Quant au gouvernement cubain, il établit un constat financier et politique similaire. Ses forces armées n'ont jamais réussit à emporter la victoire malgré un engagement massif et ont subi de très lourdes pertes dans les combats pour des résultats peu convaincants. Il s'efforce donc de son côté, nonobstant la propagande, de se retirer d'un conflit impopulaire sans trop perdre la face.

L'accélération des négociations diplomatiques a lieu durant l'année 1988. Prise de court, la SWAPO entreprend une série de consultations avec des experts étrangers avec pour objectif la mise en œuvre de la résolution 435. Dans cette optique, elle refonde totalement son programme électoral et abandonne toute référence au marxisme-léninisme. Le 20 juillet 1988, un accord en quatorze points est trouvé entre l'Afrique du Sud, l'Angola et Cuba. Parmi ceux-ci, la mise en œuvre de la résolution 435 en contrepartie du repli du contingent cubain. Le protocole de Genève est signé le 5 août. Les 8 et 12 août, l'Afrique du Sud et la SWAPO acceptent la cessation des hostilités bilatérales et le 22 août, l'accord de paix est signé entre l'Angola et l'Afrique du Sud à Ruacana.

Le secrétaire général des Nations unies, Javier Pérez de Cuéllar se rend alors aux Union Buildings pour préparer l'accord de Brazzaville qui aboutit à la signature du 22 décembre préparant le calendrier de la mise en œuvre de la résolution 435 et celui du retrait cubain d'Angola

 

La mise en œuvre de la résolution 435 (1989)

Avec la mise en œuvre de la résolution 435 et le maintien de l'administration sud-africaine, le gouvernement de Pretoria réussit le tour de force de faire avaliser par l'ONU sa tutelle sur la Namibie depuis la fin théorique du mandat sud-africain en 1968. Au contraire de la Rhodésie du Sud, où les autorités gouvernementales avaient dû transmettre leur autorité au représentant du Royaume-Uni, l'ancienne puissance coloniale, en Namibie c'est l'administrateur sud-africain qui reprend au gouvernement et à l'assemblée législative du Sud-Ouest africain ses pouvoirs exécutifs, législatifs et administratifs. La conférence de la Turnhalle devient un non événement.

En février 1989, le premier contingent de la GANUPT arrive en Namibie. Le 1er mars, le gouvernement du Sud-Ouest Africain/Namibie est dissous et ses pouvoirs transférés à Louis Pienaar, l'administrateur sud-africain. La mise en œuvre du plan des Nations unies est prévue pour le 1er avril.

Or le 1er avril, plus de 1 600 combattants en arme de la SWAPO investissent le nord de la Namibie au mépris des accords passés dans le cadre des Nations unies. Cette invasion fut considérée comme la plus grave erreur de l'histoire de la SWAPO. Le représentant de l'ONU, Martti Ahtisaari n'a plus d'autres choix que de demander l'aide de l'armée sud-africaine pour repousser les intrus vers l'Angola. Les plus violents combats qu'ait jamais connus la Namibie depuis le début du mandat sud-africain sont alors engagés. La SWAPO compte plus de 300 tués (contre 27 soldats sud-africains) et est désavouée par l'OUA, ses alliés (à l'exception de Robert Mugabe du Zimbabwe) et les Nations unies. Le 9 avril, un accord est signé fixant un processus de retrait sous la supervision du GANUPT. Si elle est un temps tentée de remettre en cause la mise en œuvre de la résolution 435, l'Afrique du Sud consent à reprendre le retrait progressif de ses troupes qui passe de 12 000 hommes en mai 1989 à 1 500 en juillet 1989. Le sort des supplétifs (les harkis namibiens) est également réglé par le transfert de 4 000 bushmen en Afrique du Sud. Les SWATF sont à leur tour démobilisés et les restes de l'armée sud-africaine cantonnés dans ses bases.

Le 2 juillet 1989, la SWAPO (qui, il faut le noter, n'a jamais été un parti interdit au contraire de l'ANC en Afrique du Sud) organise son premier meeting de campagne à Katutura avec les dirigeants de la SWAPO dite « de l'extérieur ». Hage Geingob présente un programme socialiste, assure que la SWAPO accepte désormais le multipartisme (la question était posée) mais n'envisage pas la moindre nationalisation.

 

Les élections de novembre 1989

Sous la protection des 8 000 soldats de la GANUPT, le scrutin a lieu du 7 au 11 novembre 1989. Seulement dix partis sur quarante parviennent à obtenir le visa de la commission électorale pour participer aux élections. Le taux de participation est de 95 % (le corps électoral comprend 701 483 inscrits). Le 13 novembre, les résultats sont proclamés : la SWAPO est largement en tête avec 57,33 % des voix (41 députés) mais loin des deux tiers des suffrages attendus.

Le 21 novembre 1989, l'assemblée constituante se réunit pour la première fois. La SWAPO qui souhaite la mise en place d'une assemblée monocamérale et un pouvoir exécutif fort fait des concessions. Selon les mots du secrétaire général du parti, Moses Garoëb, elle consent à constitutionnaliser le multipartisme « pour le meilleur et pour le pire »

En janvier 1990, la constitution est rendue publique. Précédée d'une longue charte des libertés fondamentales, elle institue un régime de type semi-présidentiel, un subtil compromis entre les tendances autoritaires de la SWAPO et celles plus libérales de la DTA. Discutée et amendée pendant quatre jours, l'assemblée constituante vote le 9 février à l'unanimité de ses membres la nouvelle constitution namibienne.

Le 16 février, l'assemblée constituante devient assemblée nationale et élit Sam Nujoma à la présidence de la République. La transition entre l'administration sud-africaine et la nouvelle administration namibienne peut commencer. Elle se termine le 20 mars 1990, date de l'entrée solennelle de la république de Namibie dans la communauté internationale.

 

La Namibie indépendante

Le nouvel État namibien, le 160e membre des Nations unies, hérite de nombreux atouts dont celui de figurer immédiatement dans le peloton des cinq pays les plus riches d'Afrique (en termes de PIB) avec l'Afrique du Sud, la Libye, le Gabon et le Botswana. Disposant d'un réseau routier moderne (au sud du parc d'Etosha), elle est totalement dépendante de la République sud-africaine (son principal fournisseur et son principal client à plus de 90 %) laquelle a néanmoins gardé le contrôle du port de Walvis Bay (elle ne le rendra qu'en 1994 après de longues négociations) et avec qui elle partage une union monétaire et douanière

Par ailleurs, 4 664 propriétaires blancs exploitent 36 millions d'hectares alors que près d'un million de personnes (noires) survivent sur 34 millions d'hectares de terres communales. Les doutes sur la loyauté des milliers de fonctionnaires blancs restés en place vis-à-vis du nouvel État augmentent les tensions. Le retour en Namibie de plusieurs milliers d'exilés d'Allemagne de l'Est, dont certains n'avaient jamais vécu dans leur pays d'« origine », est vécu difficilement par ces derniers qui sont affublés du surnom d'« Allemands de l'Est de Namibie ».

L'aide étrangère attendue n'est pas non plus toujours au rendez-vous et le pays est placé sous surveillance économique. En fait, bien que les vertus de l'économie mixte soient le discours officiel, c'est bien l'économie de marché capitaliste qui est finalement appliquée.

Le 6 septembre 1994, la première réforme agraire du pays entre en vigueur. Limitée aux terres commerciales, le texte prévoit l'emploi de moyens coercitifs par le biais de l'expropriation et le rachat forcé des terres — au prix du marché cependant. Dans les faits, les terres exploitées par les Blancs étant sources de richesses et de devises importantes, la réforme n'est appliquée que timidement (en 2005 à peine 1 % de ces terres ont été reprises par des Noirs) car le gouvernement refuse qu'elles soient livrées à une agriculture de subsistance peu productive de type communal. La question du partage de la terre (4 000 fermiers blancs possèdent 44 % des terres agricoles) suscite des tensions, moins graves toutefois qu'au Zimbabwe. La formule consistant pour le gouvernement à racheter les terres pour les redistribuer à la population noire s'avère longue et coûteuse.

Les élections générales de 1999 et novembre 2004 sont remportées par la SWAPO, qui renforce son emprise à chaque échéance électorale.

En 2001, la crise de la réforme agraire se poursuit, en dépit d'un nouvel impôt foncier. Le président Samuel Nujoma s'en prend aussi aux homosexuels, accusés d'être les responsables de la propagation du sida qui ravage le pays.

En politique étrangère, les forces de sécurité namibiennes participent en Angola à la lutte contre l'UNITA. Au côté de l'armée du Zimbabwe, l'armée namibienne est impliquée militairement au Congo-Kinshasa en faveur du régime de Laurent-Désiré Kabila puis de son fils Joseph.

En 2004, Sam Nujoma renonce à modifier la constitution une nouvelle fois pour obtenir un nouveau mandat. Les élections des 15 et 16 novembre sont sans surprise avec la victoire écrasante de la SWAPO qui remporte 55 des 72 sièges du parlement.

Le ministre des Terres, Hifikepunye Pohamba, est imposé par Nujoma pour lui succéder à la présidence de la république en mars 2005. Nujoma reste toutefois à la présidence de la SWAPO jusqu'en 2007, date à laquelle Hifikepunye Pohamba lui succéda à la présidence du parti. Hifikepunye Pohamba a été réélu avec plus de 75 % des suffrages lors des élections de novembre 2009. Son second mandat se termine le 21 mars 2015, date à laquelle lui succède son Premier ministre Hage Geingob.

En 20 ans de pouvoir, la SWAPO est ainsi parvenue à s'implanter hors de son fief de l'Ovamboland et à rallier tous les petits partis de gauche et la majorité des régions du pays et des centres urbains. En cours de route, la SWAPO a également abandonné ses oripeaux marxistes, laissant un certain nombre de postes de gouvernement à des techniciens moins marquées par l'idéologie ou la guerre d'indépendance. Le discours a cependant évolué vers un certain nationalisme conservateur (et homophobe) ainsi qu'un soutien affiché à la politique de Robert Mugabe au Zimbabwe sans chercher réellement à l'imiter dans les faits.1

 

 

Un génocide pas cher payé

Le 28 mai 2021, le gouvernement allemand a reconnu le terme de génocide pour désigner les massacres de 65 000 Herero et de 10 000 Nama entre 1904 et 1908 dans sa colonie du Sud-Ouest africain, la Namibie actuelle.

Le gouvernement allemand a accepté le terme de génocide et présenté des excuses au nom du peuple allemand après des années de négociations avec le gouvernement namibien. Il s’est engagé à verser 1,1 milliard d’euros, en trente ans, destiné au développement du pays pour solde de tout compte. Mais surtout, il a obtenu des autorités namibiennes la garantie qu’il n’y aurait pas de poursuites juridiques engagées par des descendants de victimes de la colonisation allemande. Derrière le geste de reconnaissance du crime colonial se dissimule, à peine, un sordide calcul. Quant aux descendants des Herero et des Nama, aujourd’hui ultra-minoritaires dans leur propre pays, condamnés à une vie misérable, il n’est même pas certain qu’ils voient la couleur de ce milliard promis par le gouvernement allemand.2

 

 

Économie

La Namibie se classe au 126e rang mondial pour le PIB par habitant. Au niveau du continent africain, elle se classe 5e en termes de revenu par habitant et 11e au niveau de l'indicateur de développement humain. C'est une économie stable et ouverte qui repose principalement sur ses ressources minières. Du fait de la faiblesse de son marché intérieur, elle est très dépendante de son commerce extérieur ce qui la rend très dépendante de l'économie sud-africaine. Par ailleurs comme l'économie namibienne n'est guère diversifiée, elle est donc fortement exposée aux fluctuations des cours des matières premières. Elle reste confrontée à de grosses disparités sociales issues de l'apartheid subie lors d'occupation de l'Afrique du Sud.

Avec un revenu moyen par habitant quatre fois supérieur à la moyenne de l'Afrique subsaharienne, la Namibie se place à égalité avec certains pays d'Europe de l'Est aux revenus faibles et moyens. Mais derrière ce chiffre se cache l'une des répartitions de revenus les plus inégales au monde. Un pour cent des ménages les plus riches consomme autant que 50 % des couches les plus pauvres de la population. Héritée de l'apartheid, cette répartition des revenus correspond au clivage racial. La minorité blanche, qui détient la plupart des terres et des grandes entreprises, est en haut de la pyramide des revenus, et la majorité noire en bas. Même s’il témoigne d’une légère amélioration, le coefficient de Gini reste très élevé : 0,6 en 2003-04 (0,707 en 1993-94).3

 

En 2009, 28,7% de la population vit sous le seuil de pauvreté selon la Banque mondiale.4

 

 

Le problème du sida

Depuis le premier cas identifié en 1986, le VIH/sida est le plus grave problème auquel la société namibienne est confrontée, la Namibie étant l'un des 5 pays les plus touchés par le VIH/SIDA. Le taux de contamination est l’un des plus élevés au monde : 19.6 % des adultes (groupe d’âge des 15-49 ans) sont séropositifs, d’après le rapport 2005 d’ONUSIDA. De plus, la même année, le sida a décimé 1% des Namibiens, devenant ainsi la première cause de décès dans ce pays. L’espérance de vie à la naissance a chuté, passant de 61 ans en 1991 à 45 ans en 1998. Outre les aspects humains, l’épidémie a un coût socio-économique considérable. Les dépenses de santé directement consacrées au VIH/sida représentaient 1.8 % des dépenses publiques en 1996 et 2.5 pour cent du PIB en 2000, soit 20 % du budget de la santé. Le taux d’hospitalisation des personnes contaminées a été multiplié par vingt entre 1993 et 1999. Une étude menée par le FMI évaluait la perte de croissance dû au VIH/sida à 1.1 point de pourcentage sur la période 2006-2011. Aussi la lutte contre le SIDA est-elle une cause nationale. Elle bénéficie de l’aide financière internationale par habitant la plus importante au monde : 99 M€ par le Fonds Mondial pour la période 2005-2009 et plus de 55 M€ en 2006 au titre du PEPFAR, auxquels s’ajoute le soutien d’autres bailleurs présents dans le pays (Commission européenne, Nations Unies, Allemagne, Pays-Bas, Danemark, Suède, Espagne et République tchèque).5

 

 

Revenu Minimum Garanti et FMI

À Otjivero, charmant petite bourgade namibienne ayant pour seule particularité notable d’être “un endroit dans lequel il ne se passerait rien pendant au moins deux ans : pas de programme de création d’emplois, pas de projet d’aide au développement, pas de rentrées financières“, la Basic Income Grant Coalition (BIG) de Namibie a lancé le RMG (revenu minimum garanti).

Qu’est-ce que le RMG ? Il s’agit tout simplement d’une somme (en l’occurrence 100$ namibiens, soit 10€) distribuée mensuellement à tous les habitants, sans aucune contrepartie.

Pourquoi distribuer cet argent à tout le monde et non pas seulement aux plus pauvres ? Tout simplement pour ne pas pénaliser les gens ayant un travail et risquer ainsi d’encourager l’inactivité. Et également pour éviter les coûts bureaucratiques liés à une distribution soumise à condition. De toute façon, les plus riches reverseraient cette somme à l’état via l’imposition.

La mesure pourrait laisser perplexe les sceptiques, mais les résultats sont éloquents : ''Le nombre de personnes vivant au-dessous du seuil de pauvreté est passé de 76 à 37 %. Avant l’expérience, près de la moitié des enfants étaient sous-alimentés, aujourd’hui ils sont moins de 10 % ; 90 % finissent leur scolarité, avant, ils n’étaient que 60 %. Et la criminalité a baissé.”

Quand on voit en France les critiques de gens de droite fustigeant RMI, RSA, sécurité sociale et autres aides plus ou moins aléatoires, cette expérience montre clairement qu’une redistribution minimum des richesses ne peut qu’être profitable à un pays. Meilleure éducation de la jeunesse, meilleure santé, moins de criminalité (et on sait maintenant combien coûte la délinquance), il semble évident qu’une mesure aussi simple ne peut qu’être profitable à tout le monde.

Or savez-vous pourquoi cette expérience, au résultat si positif, n’a pas été étendue à la Namibie toute entière ? Parce-que le FMI n’apprécie pas du tout qu’une telle initiative fonctionne !

Pourtant, voici la mission du FMI : “Le Fonds monétaire international (FMI) a pour mission de promouvoir la coopération monétaire internationale, de veiller à la stabilité financière, de faciliter le commerce international, de susciter des niveaux d’emploi et de croissance durable, et de faire reculer la pauvreté dans le monde” (site officiel). Rien ne vous choque ?

C’est par ailleurs ce même sacro-saint FMI qui actuellement impose une politique ultra-rigoureuse à la Grèce, politique identique à celle imposée en 2001 à l’Argentine pour finalement pousser ce pays à la faillite en lui refusant un prêt pourtant promis auparavant…

Il serait peut-être temps de refuser le système ultra-capitaliste qui nous dévore, et de se tourner vers un peu plus de solidarité…6

 

 

Sources

(1) https://fr.wikipedia.org/wiki/Hifikepunye_Pohamba
(2) Boris Savin https://journal.lutte-ouvriere.org/2021/06/02/namibie-un-genocide-pas-cher-paye_160303.html
(3) https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89conomie_de_la_Namibie
(4) http://donnees.banquemondiale.org/pays/namibie
(5) https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89conomie_de_la_Namibie
(6) http://glob.bargeo.fr/fr/actualite/monde-actualite/revenu-minimum-garanti-et-fmi