La Tchétchénie

 

 

Histoire ancienne

Chez les Tchétchènes et les Ingouches, deux peuples cousins, musulmans du Caucase du Nord, des légendes rattachant familles, tribus, voire les deux peuples même, à des ancêtres fondateurs « issus de l'Arabie », circulèrent pendant des siècles. Produits de l'époque de l'islamisation du monde nord-caucasien, ces légendes ont survécu jusqu'à nos jours mais ne sont pas vraiment confortées par les études génétiques. L'haplogroupe J (Y-ADN) qui prédomine dans la péninsule arabique se retrouve chez les Tchétchènes et les Ingouches mais il s'agit d'une branche différente de cet haplogroupe. Aujourd'hui, alors que les nationalismes post-soviétiques au Caucase du Nord se nourrissent largement des mythes généalogiques plus « scientifiques » (et laïcisants), l'ancienne tradition, semble-t-il, n'est pas tout à fait abandonnée mais n'est pas soutenue par ces études génétiques : certains enthousiastes tchétchènes s'en vont malgré tout à la recherche des « Alides caucasiens », inspirés par les légendes nationales publiées par les auteurs russes du XIXe siècle.

Le territoire de la Tchétchénie actuelle fut peuplé dans l'Antiquité par les Scythes puis par les Sarmates ayant envahi le Caucase vers le IIIe siècle av. J.-C. sans pour autant exterminer ou assimiler les populations locales.

Les ancêtres des Tchétchènes et des Ingouches, les Dzourdzouks (ou Dourdzouks), liés aux Géorgiens, ont combattu les Sarmates mais ont fini par céder. Ils ont été ensuite partiellement assimilés par les Géorgiens. Le peuple des Gargares, sur lesquels Pompée ne parvint pas à imposer sa domination en 66 av. J.-C., pourraient être les autres ancêtres des Tchétchènes actuels.

L'histoire ancienne du peuple tchétchène est étroitement liée à celle des Ingouches avec lesquels il formait depuis le VIIe siècle une peuplade unique de « Vaïnakh » (ce qui veut dire « notre peuple »). Les ancêtres des Vaïnakhs sont des Hourites antiques, eux-mêmes descendants des Choumères. Le mot « nakh » (« peuple ») est probablement à l'origine du nom Nokhtchiin (Noxçiin) ou Nokhtcho, qui veut dire « Tchétchène » en tchétchène.

Aux Ve siècle et VIe siècles, les montagnards du Caucase du Nord ont pris part aux guerres que menait la Perse contre l'Empire romain oriental. À cette époque, l'empereur Justinien tenta de les christianiser, sans succès. Les Arabes introduisirent à leur tour l'islam dès le VIIe siècle, mais l'islamisation de la région ne sera réellement achevée qu'au XVIIIe siècle - un islam sunnite influencé par le soufisme.

Au début du Moyen Âge, sur le territoire de la Tchétchénie actuelle, se forma une union multilingue des peuples nomades et sédentaires (dont les Alains), l’Alanie. La peuplade des Nakhs prit rapidement de l’importance au sein de l’Alanie jusqu’à l’invasion des Tatars-Mongols au XIIIe siècle (tout particulièrement les troupes nomades des commandants Djebé et Subötaï (Soubdé) de Gengis Khan en 1238) qui ravagèrent ce royaume. Quelques décennies plus tard, les troupes du khan Batyi achevèrent la destruction des restes des entités territoriales de cette partie du Caucase. Le développement économique, politique et social des Tchétchènes en fut sensiblement ralenti durant plusieurs siècles.

Sur les décombres de l’Alanie s’érigea progressivement l'État musulman de Simsim, à son tour anéanti en 1395 par le grand conquérant venu d’Asie centrale, Tamerlan (Timour).

 

Domination impériale russe

Les Cosaques (colons libres russes) s'installèrent sur la plaine tchétchène au bord des rivières Terek et Sounja (au nord du pays) à partir du XVIe siècle. Les Cosaques du Terek, originellement des migrants de la Russie centrale, établis militairement en 1577 dans le Caucase, se mélangèrent petit à petit avec les groupes caucasiens. En 1801, la Géorgie, harcelée par les intrusions dévastatrices des Montagnards, des Turcs et des Perses, fut annexée par la Russie en violation du traité de protection de 1783. Les Russes, décidés à accélérer leur expansion territoriale vers le sud-est, et d'assurer les liaisons avec la Géorgie, décidèrent que le Caucase du Nord entrerait dorénavant dans leur zone d'influence. En 1818, le général Iermolov, pour assurer l'assise militaire de l'Empire russe dans le Caucase du Nord, y édifia quelques forteresses, dont Grozny (« Terrible » en russe).

Dès le début de l’occupation russe, le peuple tchétchène, réputé pour son caractère montagnard rejetant toute domination externe et notamment chrétienne, mena une résistance féroce contre les forces russes. Les chefs de la lutte de libération nationale, Ouchourma, plus connu sous le nom de Cheïkh Mansour (à la tête des insurrections en 1785-1791), Beïboulat Taïmiev (1819-1830) et surtout le grand chef de guerre Chamil (1834-1859), devinrent vite des figures emblématiques de cette lutte armée qui se solda par un échec sanglant. Paradoxalement, l'opinion progressiste russe de l'époque, cherchant une inspiration volontariste contre l'ostracisme tsariste qui avait suivi la répression des décembristes, fut plutôt impressionnée par la force de caractère des combattants caucasiens, qu'ils comparaient aux paysages majestueux de ces contrées. Les œuvres du poète romantique Mikhaïl Lermontov témoignent de cette fascination. La farouche résistance des tribus montagnardes ne prit fin qu'avec la reddition, en 1859, du chef musulman Chamil. La Tchétchénie, comme toute région conquise, subit une russification accélérée, les colons russes étant attirés par des terres fertiles des vallées du Caucase du Nord. Les politiques expansionnistes des empires ottoman, britannique et perse sur le Caucase du Nord se heurtèrent au contrôle que la Russie exerçait dorénavant sur toute l'étendue du Caucase, du Nord au Sud.

 

La société traditionnelle tchétchène

Tout au long de leur histoire, et plus particulièrement durant l'ère russe, une partie des Tchétchènes s'est battue contre ce qu'ils considèrent comme une occupation étrangère. L'accent mis sur les valeurs guerrières a donc pour corollaire l'exaltation de la résistance contre le pouvoir central moscovite. La résistance, dans sa dimension historique et mythique, se présente en élément central de la consolidation d'une identité tchétchène. Le discours identitaire se focalise sur les facteurs sociaux qui favorisent cette résistance, qu'il s'agisse de la structure sociale (le système des teips) ou religieuse (l'islam sunnite d'obédience soufie).

 

Une identité construite sur la résistance

La résistance est perçue à la fois comme une valeur, mais aussi comme une nécessité face à un monde extérieur hostile. La vision tchétchène de l'histoire en termes de lutte perpétuelle implique cette nécessité de défendre en permanence, et parfois jusqu'au fanatisme sanglant, l'identité tchétchène contre les tentatives d'assimilation (qu'elles soient tsaristes, soviétiques ou russes). En ce sens, l'hymne national tchétchène exalte courage, fierté et dignité qui s'incarnent dans la figure du loup :

 

« La nuit où les loups sont nés,
À l'approche de l'aube, les lions rugissaient.
Nous sommes alors arrivés,
Du fond des âges, dans ce monde hostile.
Depuis, nous ne plaisons à personne,
Mais nous avons conservé notre dignité.
Des siècles durant, nous nous sommes assurés
Par la lutte, la liberté ou la mort.
Et même si les montagnes de pierre
Brûlent dans le feu des batailles
Aucune horde au monde
Ne nous mettra à genoux. »

 

Symbole tchétchène, le loup est investi de connotations liées à la force. Animal qui s'attaque à plus fort que lui, représenté sur les armoiries de la république tchétchène d'Itchkérie, ainsi que sur l'iconographie indépendantiste, il personnifie l'endurance et le courage.

 

Le système des teïps

Malgré une russification accrue, la société tchétchène a préservé un élément traditionnel archaïque dans son organisation sociale : le teïp (le clan). Celui-ci constitue un facteur de régulation sociale et il tenait jadis un rôle important dans l'administration judiciaire. D'une manière générale, le teïp est une organisation clanique fondée sur un groupe familial élargi dont les membres sont reliés non seulement par des liens économiques mais également par le sang suivant une lignée patrilinéaire.

Les teïps, dont le nombre est évalué à plus d'une centaine, sont de tailles différentes. Certains proviennent des régions montagneuses, alors que d'autres sont le fruit de mélanges interethniques avec des groupes voisins. Ils sont répartis selon neuf grands ensembles appelés toukhoum, qui représentent les neuf tribus de la Tchétchénie d'origine (représentées par les neuf étoiles du drapeau indépendantiste).

Le teïp est caractérisé par un ensemble de droits, de privilèges et d'obligations qui sont les mêmes pour l'ensemble des membres du teïp. Une loi locale, plus connue sous le nom d’adat régule tous les aspects de la vie quotidienne. C'est une sorte de code commercial, pénal et civil. Ce droit coutumier est construit sur l'honneur des clans et structure les relations inter claniques.

Cette organisation suscite parfois des divisions au sein de la société tchétchène. Les teïps et les individus sont socialement poussés à rivaliser pour le prestige, cette compétition reflète la plupart du temps des tensions générationnelles. Un bon exemple est le compromis que Maskhadov tenta d'atteindre entre les différents teïps. En effet, sous la présidence de Maskhadov, le ministre de la santé Oumar, le ministre de la défense Magomed Khanbiev ainsi que l'ancien mufti Akhmad Kadyrov provenaient du même teïp, Benoï, alors que Maskhadov appartenait au teïp Aleroï. Ce recrutement de membres d'autres teïps visait principalement à diversifier la représentation au sein du gouvernement afin d'éviter les erreurs politiques stratégiques commises par Djohar Doudaev, qui n'avait favorisé que les membres de son propre teïp. Aslan Maskhadov joua la carte du consensus entre les différents teïps tchétchènes mais ne réussit pas à concilier les intérêts particuliers de chaque teïp.

 

Le facteur religieux ou l'Islam sunnite

L'importance du facteur religieux a été rappelée lors de la prise d'otages du théâtre de la Doubrovka à Moscou, notamment à cause du port du voile par la plupart des femmes tchétchènes parmi les ravisseurs. Même si plus d'une personne y vit une collusion entre les Tchétchènes et le terrorisme, une majorité de Tchétchènes condamnèrent ce passage à l'acte et soulignèrent le caractère marginal du fondamentalisme islamique dans un pays de tradition essentiellement soufie.

Le soufisme, un courant de l'islam sunnite qui s'est implanté dans le Caucase du Nord-Est au début du XIXe siècle, prône un rapport mystique du fidèle à Dieu et s'accommode des coutumes locales, il préconise le rattachement de chaque fidèle à une vird (branche interne d'une confrérie), portant le nom d'un cheikh (maître spirituel). En Tchétchénie, l'allégeance religieuse se situe au niveau de deux confréries soufies : la Naqchabandiyya et la Qadiriyya. Ces deux confréries sont formées selon une structure hiérarchique, les adeptes étant rattachés à un maître spirituel. Alors que la Qadiriyya recommande le dhikr sous la forme de hadra ou de ‘imara (célébration chantée et dansée au cours de laquelle les fidèles entrent parfois en transe), la Naqchbandiyya pratique un dhikr intérieur (répétition silencieuse d'un mot ou d'une formule, pouvant amener à une transe intérieure). En général, les adeptes de la Naqchbandiyya sont pour la plupart des intellectuels alors que ceux de la Qadiriyya appartiennent à la classe paysanne.

Du fait de sa contradiction avec le wahhabisme, le soufisme, tel qu'on le pratique en Tchétchénie, relativise donc la menace wahhabite et son effet domino sur le Caucase tant décrié et craint par Moscou.

 

Époque soviétique

L’avènement du régime bolchevique en Russie en 1917 arrêta momentanément l’expansion russe dans cette région. La frontière entre l'empire ottoman agonisant (puis la nouvelle république de Turquie créée en 1923) et la jeune Union soviétique se fit sur le Caucase, incluant la petite république soviétique d'Arménie. Tout comme les petits peuples de la région encore présents, la société tchétchène avait encore sa structure féodale, une société sans classes où tout le monde était noble. À la veille de la disparition de l'Empire des Tsars, le pays tchétchène, avec le reste du Caucase du Nord, était « pacifié » et partiellement colonisé par les Russes et les Ukrainiens attirés par le gisement pétrolier de Grozny, et faisait donc partie du Caucase soviétique. Dans le même temps, de nombreux Cosaques, qui avaient massivement collaboré avec les troupes de l'Armée blanche de l'ancien régime, furent expulsés de leurs terres caucasiennes, ce qui entraîna une augmentation de la proportion de population autochtone.

En 1922, les Tchétchènes constituèrent pour la première fois une structure administrative distincte, la Région autonome de Tchétchénie, avec un certain degré d’auto-gouvernance. En 1936, la région fut incorporée dans la République socialiste soviétique autonome de Tchétchénie-Ingouchie (RSSA de Tchétchénie-Ingouchie).

Sous Staline, les Tchétchènes résistèrent à la collectivisation forcée des terres. En 1944, à la suite de l'insurrection dirigée par Magomed Chéripov, environ 387 229 Tchétchènes et 91 250 Ingouches (selon les rapports de Lavrenti Beria, le chef du NKVD) furent déportés au Kazakhstan, accusés collectivement d'avoir collaboré avec l'Allemagne nazie.

En 1957, à l'initiative de Khrouchtchev qui œuvrait à la déstalinisation de l'URSS, les Tchétchènes et les Ingouches furent autorisés à revenir sur leurs terres, et la « République socialiste soviétique autonome (RSSA) des Tchétchènes-Ingouches » fut rétablie. En Tchétchénie, la population comptait au début des années 1990 environ 30 % de Russes, répartis surtout dans la région pétrolifère de la plaine autour de Grozny.

Peu de temps avant la dislocation de l'Union soviétique en 1991, un mouvement d'indépendance se forma en Tchétchénie, alors que la Russie s'opposait à toute sécession.

 

Époque post soviétique

En novembre 1991, juste un mois avant la dislocation de l'Union soviétique, se forma la République de Tchétchénie, séparée de l'Ingouchie.

Peu de temps après, les autorités tchétchènes déclarent l'indépendance de la République tchétchène d'Itchkérie. Cette indépendance n'était reconnue par aucun État sauf l'Afghanistan des talibans avec lequel l'Itchkérie échangea des ambassades. Deux conflits majeurs armés éclatent entre le gouvernement fédéral (qui utilise l'armée russe, les forces spéciales du ministère de l'intérieur, le service d'espionnage du FSB) et les groupes armés tchétchènes en 1994-1996 et en 1999-2009.

 

Genèse des conflits

Le général Djokhar Doudaïev, ancien pilote de bombardement stratégique de l’Armée soviétique et titulaire de la médaille suprême de Héros de l'Union soviétique, prit le pouvoir suite à un coup d'État mené le 5 septembre 1991 par un « Comité exécutif du Congrès national tchétchène ». Quelques semaines auparavant, cette organisation avait soutenu Eltsine dans sa confrontation avec des putschistes communistes, ce qui lui avait assuré un soutien mesuré de la part de Moscou pendant un certain temps. Le discours démocratique, nationaliste et social de Doudaïev devint assez rapidement un éloge de la libération nationale et religieuse doté d'une référence historique forte, ce qui enflamma les masses. L'indépendance fut déclarée le 2 novembre 1991, et Doudaev légitimé président de la République par le nouveau Parlement. Il devint vite le symbole de la lutte pour l’émancipation visée par les insurrections de Chamil au XIXe siècle. L'Ingouchie se sépara de la Tchétchénie rebelle le 4 juin 1992 en affirmant son attachement au Centre fédéral. Le 10 juin 1992, les autorités tchétchènes démantelèrent les structures du ministère de la défense russe sur son territoire et prirent possession de leur arsenal militaire. Certains analystes parlent même d'une complicité pécuniaire des hauts fonctionnaires et généraux russes, sans l'aval desquels une telle quantité d'armes, y compris lourdes, ne se serait jamais retrouvée dans les mains du régime de Doudaev.

Entre 1991-1994 la crainte de la montée du nationalisme tchétchène fait fuir de la Tchétchénie quelque 250 000 représentant des nationalités non-Vaïnakh. Selon les témoignages, plusieurs milliers d'entre eux auraient été violemment chassés de leurs endroits, notamment à Grozny où les deux tiers de la population était russophone.

Pendant trois années de laisser-faire de la part du gouvernement central de Eltsine, la Tchétchénie profita de son statut d'indépendance de facto pour former ses propres infrastructures civiles et militaires. Les milices tchétchènes établirent des liens plus ou moins étroits avec des mouvements islamistes de Jordanie, d'Arabie saoudite, d'Afghanistan et d'autres pays. C'est alors que le ton monta entre Moscou et Grozny.

Moscou comprit que les groupements tchétchènes rebelles, échappant à tout contrôle, mettant en pratique la charia (proclamée loi officielle en janvier 1999), ayant créé un climat propice aux enlèvements d'hommes et détournement du pétrole, représentaient un danger important pour l'intégrité du territoire russe et pour ses régions limitrophes. Paradoxalement, malgré sa rhétorique de force, la Russie essaya d'acheter la loyauté tchétchène en continuant à verser d'importantes sommes d'argent à la république, entre autres pour payer les retraites, et à expédier du pétrole aux raffineries tchétchènes, et ce jusqu'en automne 1994. Beaucoup de fonds monétaires et pétroliers fédéraux auraient été détournés dans le but de financer la lutte armée (achat d'armes, formation de groupements paramilitaires, etc.) et pour l'enrichissement personnel des oligarques russes et des hommes d'affaires tchétchènes résidant à Moscou. Un grand nombre de sociétés intermédiaires en Russie auraient engrangé plusieurs millions de pétrodollars dans les eaux troubles entourant ce conflit.

 

Revue de deux guerres

Pour différents prétextes, deux guerres sanglantes et destructrices avec le « Centre fédéral » (Russie) éclatèrent en 1994-1995 et en 1999-2000. L’attaque surprise de l’armée russe en 1994 sous le commandement de Boris Eltsine, le premier président de la Russie post-soviétique, devint, avec plus de 20 000 soldats engagés, la plus grande opération militaire organisée par Moscou depuis son intervention en Afghanistan en 1979.

Selon certains analystes, Eltsine avait besoin d'une guerre fulgurante et victorieuse pour prouver à son peuple que la Russie était encore une superpuissance et asseoir ainsi son autorité à la veille des élections présidentielles. Mais au lieu d’un blitzkrieg spectaculaire, la guerre s'avéra un échec militaire et humanitaire pour la Russie qui rencontra une résistance féroce de combattants de nationalités différentes, utilisant des armes lourdes très modernes. Malgré la prise de Grozny, la guerre se transforma en un véritable bourbier avec d’énormes pertes humaines et matérielles des deux côtés. N'étant plus capable de poursuivre des opérations militaires d'une telle envergure, la Russie accepta de signer en août 1996 à Khassaviourt (Daghestan) un accord de paix conduisant à un statu quo laissant à la Tchétchénie une auto-gouvernance de facto en échange d'une promesse du report des pourparlers sur l'indépendance (les négociations furent repoussées jusqu'en 2001) et l’arrêt des opérations d'enlèvements d'hommes. Par ailleurs, les cas de nombreuses victimes civiles et les exactions isolées commises par des militaires ont indisposé l'opinion publique étrangère contre la Russie, ce qui a aggravé la crise de l'autorité présidentielle et de la société russe en général.

En août 1996 le représentant tchétchène Aslan Maskhadov et le secrétaire du Conseil de la sécurité de la Russie Alexandre Lebed ont signé à Khassaviourt (Daguestan) un Accord de paix mettant fin aux hostilités de la Première guerre de Tchétchénie (Accords de Khassaviourt). Cet accord a ouvert la voie au retrait des forces fédérales russes de la Tchétchénie et à l'indépendance de facto de la république (les négociations sur le statut de la Tchétchénie ont été repoussées à l'an 2000).

En 1997 Aslan Maskhadov, un leader tchétchène considéré comme modéré, ayant établi des contacts constructifs avec Moscou, fut élu président (avec 53 % des voix), opposé à Chamil Bassaïev.

De 1998 à 1999, la République tchétchène d'Itchkérie, de facto indépendante, portait également officieusement le nom de la République Islamique d'Itchkérie (tout en gardant le nom original dans ses relations extérieures).

Forts de leurs victoires, plusieurs chefs de guerre tchétchènes réclamèrent l’instauration d'un Caucase Islamique destiné à regrouper toutes les républiques voisines. Ils organisèrent des intrusions armées souvent sous forme d'attaques et d'attentats contre les forces russes dispersées autour de la Tchétchénie. Les éléments les plus radicaux (dirigés par les chefs de guerre Chamil Bassaïev et Salmon Radouyev) commirent alors des attentats terroristes non seulement sur les populations civiles des républiques autonomes et des régions russes limitrophes, mais aussi à Moscou et à Volgodonsk, tuant plus de 240 personnes. Des doutes subsistent néanmoins sur l'implication réelles des tchétchènes dans ces attentats en Russie en 1999, et le rôle des services de sécurité russes a été reconnu formellement dans certains cas (Riazan, septembre 1999) et fortement suspecté dans d'autres cas.

La vague d'attentats en Russie en 1999, les exécutions sommaires par décapitation de plusieurs otages, y compris occidentaux, et les intrusions massives des forces tchétchènes au Daghestan voisin en vue d'y provoquer un coup d'État islamiste, déclenchèrent la deuxième guerre en septembre 1999, sous le commandement de Vladimir Poutine, alors Premier ministre russe. Au sortir de 4 mois de combats, l'opération se solda par un succès militaire et la prise de Grozny par les forces fédérales russes en février 2000, après 5 semaines d'intenses bombardements. Poutine instaura la gouvernance directe de Moscou dans la République.

Dès la fin des hostilités, la plupart des combattants indépendantistes, profitant de l'amnistie accordée par Poutine, déposèrent leurs armes. Parmi eux, nombreux furent ceux qui rejoignirent les rangs de la milice du nouveau régime pro-fédéral. Les plus entraînés s'enrôlèrent dans le commando de Ramzan Kadyrov. Cependant, plusieurs dizaines de milliers de combattants rebelles se réfugièrent dans les montagnes et les forêts, d'où ils continuent à mener des opérations de guérilla contre les troupes russes et tchétchènes pro-fédérales.

Le 8 mars 2005, le président indépendantiste tchétchène Aslan Maskhadov fut abattu à Tolstoï-Iourt suite à une « opération spéciale » menée par les forces russes. La mort de Maskhadov, ainsi que celle de Bassaïev en juillet 2006, a porté un coup dur à la cohésion et à la logistique des rebelles. Les attaques contre les forces fédérales prennent de plus en plus un caractère sporadique et moins coordonné. Moins nombreux, les maquis sont aussi visiblement moins entraînés.

 

Les enjeux économiques et géopolitiques

La petite république de Tchétchénie est relativement riche en pétrole et gaz naturel. Mais l'importance de ses gisements est souvent surestimée - durant toute la période soviétique, la Tchétchénie importait massivement du pétrole d'Azerbaïdjan et de Sibérie pour approvisionner son industrie pétrochimique (13,5 des 18 millions de tonnes raffinées en 1991), et était subventionnée par Moscou. D'autres industries étant quasi-absentes, la République fut essentiellement rurale et sous-développée, ce qui a sûrement alimenté le mécontentement populaire, l'exode vers le Grand Nord et une animosité envers Moscou.

 

Une des raisons des conflits d'intérêts russes et américains dans le Caucase n'est pas tant le contrôle des ressources naturelles de ces territoires (le Caucase du Nord russe produit à peine 1,5 % des 459 millions de tonnes de pétrole que la Russie extrait annuellement) que le contrôle de l'acheminement de l'or noir depuis la mer Caspienne hors-Russie (Azerbaïdjan, Kazakhstan) dont les pipelines passent par cette région (Géorgie, Arménie, Caucase du Nord russe - dont la Tchétchénie) jusqu'aux ports de la Méditerranée, particulièrement le port de Ceyhan en Turquie. Profitant de l'instabilité dans la Tchétchénie, les États-Unis ont fait pression pour qu'un pipeline alternatif soit construit à travers l'Azerbaïdjan et la Géorgie vers la Turquie sans passer par la Tchétchénie ; financé par les compagnies américaines, il fut achevé en 2005.

Les richesses en hydrocarbures ne constituent pas le seul enjeu du nouveau « Grand jeu » entre puissances pour le contrôle des marges méridionales de l'ancienne URSS. Tout comme à l'époque des premières conquêtes, depuis 1994, la Russie mena les guerres en Tchétchénie pour, entre autres, conserver son influence dans l'ensemble du Caucase. Elle continue son ingérence par d'autres moyens dans les conflits séparatistes de certaines républiques autonomes de Géorgie (Abkhazie, Adjarie, Ossétie du Sud) et d'Azerbaïdjan (Haut-Karabagh).

Le conflit tchétchène comporta aussi un facteur géopolitique d'un autre genre. D'après plusieurs analystes, y compris occidentaux, l'effondrement de l'URSS ne fut pas un objectif ultime de la guerre « froide ». Ses idéologues n'ont jamais caché leur intérêt de continuer un affaiblissement politique de la Russie, y compris par son démantèlement. La crise tchétchène fut une excellente occasion pour ces stratèges, qu’ils soient islamistes ou occidentaux, de raviver les vieilles tensions latentes dans le Caucase du Nord en accordant un appui politique, financier et médiatique aux indépendantistes tchétchènes.

Les opposants du président russe affirmaient que Poutine avait besoin de la guerre en Tchétchénie pour justifier un pouvoir autoritaire, et dénonçaient parfois le rôle trouble du FSB (ex-KGB) dans le conflit, dont Poutine avait fait partie. La réforme actuelle des régions russes a eu pour conséquence que les gouverneurs ne sont plus élus mais désignés par le président, à l'instar des préfets en France. Selon ces opposants, Vladimir Poutine utilise la menace terroriste tchétchène comme prétexte au renforcement des dispositions de sécurité nationale, souvent au détriment des libertés individuelles, telles que la liberté d'expression.

Les autorités russes affirment disposer de preuves de liens des groupes djihadistes tchétchènes (surtout de ceux de l'émir Al-Khattab ou de Chamil Bassaïev) avec des réseaux terroristes étrangers, notamment Al-Qaïda.

Selon la déclaration du chef du FSB russe, M. Nikolaï Patrouchev, en novembre 2005 fut « liquidé » en Tchétchénie le représentant d'Al-Qaïda pour le Caucase du Nord, le Cheïkh Abou Omar as-Seif, le grand trésorier des combattants indépendantistes. Selon les documents saisis par les forces spéciales russes, il aurait été désigné pour développer les stratégies d'implantation de l'« Internationale Verte » fondamentaliste dans le Caucase par ben Laden en personne, 10 ans auparavant.

De plus, les enlèvements d'hommes ont été et demeurent toujours l’un des problèmes les plus sensibles de la Tchétchénie. Le « kidnapping business » est né au milieu des années 1990 quand les autres sources d’enrichissement illégales furent épuisées. « La guerre contre la Russie est alors devenue lucrative », raconte le conseiller du Kremlin, Aslambek Aslakhanov. « Déjà avant le début de la première campagne militaire, en 1994, la République tchétchène a dégénéré en un trou noir criminel permettant de blanchir des milliards de dollars », affirme-t-il. « En 1993, la République tchétchène est devenue une des plaques tournantes mondiales du trafic d’armes. Parfois, jusqu’à 30 avions, chargés d’armes, décollaient en un jour de l’aéroport de Grozny à destination des pays du Proche-Orient et d’Afrique, et ils ramenaient en Tchétchénie drogue et ses matières premières. Dans le district de Chali fonctionnait une importante filière de production d’héroïne hautement raffinée », ajoute-t-il.

Le nombre de disparitions est passé de 228 en 2004 à 117 en 2005, selon l'agence Itar-Tass.

Le 15 juillet 2006, le chef du FSB russe, Nikolaï Patrouchev, faisant suite à la mort du « terroriste no 1 » Bassaïev, a proposé aux restes de rebelles de déposer les armes contre clémence. Depuis, plus de 178 combattants ont déposé leurs armes. D'après le vice-Premier ministre Adam Delimkhanov, il n'en resterait pas plus de 90 encore dans la résistance, dont 30 mercenaires arabes.

 

L'après-guerre

Immédiatement après la fin des opérations militaire majeures, le président russe Vladimir Poutine réaffirma les bases de la nouvelle politique du Centre en Tchétchénie : transfert du maintien de l’ordre à la milice locale, élection d’un président et d’un Parlement au suffrage universel, traité de délimitation des pouvoirs entre la Fédération de Russie et la République de Tchétchénie et reconstruction. Plusieurs milliers de combattants ont été amnistiés. Mais malgré les assurances de normalisation de la part du Kremlin, quelques groupes de combattants armés continuent toujours, de façon sporadique, à mener des actes terroristes, également dans les républiques voisines.

Des 100 000 militaires des forces armées fédérales, qui étaient déployés en Tchétchénie pendant les deux guerres pour lutter contre les rebelles réfugiés dans les montagnes (soit plus d'un soldat pour dix habitants), il n'en restait plus que 24 000 en 2005 (la 42e Division motorisée d'infanterie) pour appuyer les forces tchétchènes du ministère de l'Intérieur qui ont remplacé le gros des unités militaires et des forces spéciales. Les soldats reçoivent une prime s'ils capturent des résistants séparatistes.

En 2005, plus de 200 combattants indépendantistes (boévikis) ont été désarmés, selon le chef du FSB, Nikolaï Patrouchev. Selon la déclaration du président tchétchène Alou Alkhanov faite le 25 décembre 2005, la diminution sensible des activités des combattants atteinte en 2005, grâce, notamment, à la neutralisation de leurs chefs, permettrait maintenant de réduire encore les effectifs des forces fédérales dans la République, les organes de l'ordre locaux étant dorénavant aptes à garder la situation en Tchétchénie sous leur contrôle.

Les analystes considèrent que le Kremlin a voulu ainsi « tchétchéniser » le conflit avec les séparatistes, à savoir, donner aux Tchétchènes les rênes du pouvoir dans la république, y compris le contrôle total des forces de l'ordre, tout en gardant un œil vigilant sur eux. Ainsi, la totalité des opérations militaires se font dorénavant par les forces tchétchènes pro-fédérales (surtout le régiment de la garde rapprochée de Kadyrov, les « Kadyrovtsy ») ou les bataillons « Zapad » et « Vostok » du ministère de l'Intérieur, complétés en totalité par les Tchétchènes ethniques. La montée en puissance de Ramzan Kadyrov, un homme déterminé qui ne mâche pas les mots, en témoigne encore plus. Avec sa nomination au poste du Premier ministre en mars 2006 à la place d'un jeune apparatchik de Moscou, Sergueï Abramov, ce ne sont pas seulement des leviers militaires et policiers qui se retrouvent dans ses mains, mais aussi ceux politico-économiques, y compris les flux financiers.1

 

Le président Ramzan Kadyrov

Le président actuel Ramzan Kadyrov, fils du défunt président tchétchène et ancien grand mufti Akhmad Kadyrov, assassiné le 9 mai 2004, lors d'un attentat pendant la célébration de l'anniversaire de la victoire contre les nazis, occupe actuellement le poste de Président de la République tchétchène (depuis le 15 février 2007), après avoir occupé celui du Premier ministre (depuis le 2 mars 2006). Avant ces nominations, Kadyrov-fils se trouvait à la tête des Services de Sécurité et de la Garde présidentielle constituée sous son père. Il contrôla alors entre 12 000 et 34 000 hommes armés et entraînés, souvent d'anciens combattants anti-russes chevronnés.

Aujourd’hui, soutenu par admiration ou par peur par la majorité de la population, surtout pour ses succès dans l'écrasement de la rébellion et dans la reconstruction accélérée du pays, Ramzan Kadyrov se constitue en véritable maître de la Tchétchénie, aux côtés du nouveau parlement. Publiquement pro-fédéral et ostensiblement anti-wahhabite, il prône, d'un autre côté, une islamisation des mœurs et des coutumes tchétchènes et agit souvent en nationaliste radical. Maintes fois accusé d'être violent et antidémocratique, il aurait été impliqué, selon les rumeurs, dans de nombreux cas de torture, voire de meurtres. Le haut commissaire des Nations unies pour les droits de l'homme, Louise Arbour, a exprimé le 23 février 2006 à Grozny son inquiétude devant les témoignages d'enlèvements et de tortures exercées par les commandos de Ramzan Kadyrov en Tchétchénie. Human Rights Watch dénonce un usage systématique de la torture par les forces de sécurité.

Ouvertement soutenu par le président, puis le premier-ministre russe Vladimir Poutine, qui veut à travers lui exercer un contrôle du véritable pouvoir en Tchétchénie, celui des clans (teips), Kadyrov-fils n'hésite pas à multiplier les initiatives volontaristes, en édictant des oukazes non écrits que tout le monde doit suivre. Ainsi, en 2005, il interdit dans la république les jeux de hasard, ou en février 2006, l'entrée des citoyens danois sur le sol tchétchène, en réponse à la publication des caricatures de Mahomet. Comme c'était prévu par les analystes, passé l'âge de 30 ans en octobre 2006, limite légale pour toute candidature présidentielle, Kadyrov-fils a pu approcher ce mandat suprême. Le 15 février 2007, il est nommé par le président russe Vladimir Poutine, président par intérim après la démission surprise d'Alou Alkhanov. De plus, les titulaires de ce poste pourraient être désignés par la présidence russe et non plus par une élection locale, et ce pour tout sujet fédéral de Russie, y compris les républiques ; une telle idée commence à être avancée par le Kremlin dans le but de rétablir le contrôle du pouvoir central sur les régions.2

 

Pour son trente-cinquième anniversaire le 5 octobre 2011, des vedettes acceptent son invitation pour des montants inconnus : Jean-Claude Van Damme, Hilary Swank, Vanessa Mae (celle-ci pour 500 000 dollars selon la presse locale). Kevin Costner, Eva Mendes, Shakira ou Mike Tyson, bien qu'invités, n'ont pas assisté à cet anniversaire.

 

Ramzan Kadyrov fait l'objet d'une interdiction de séjour sur le territoire des pays de l'Union européenne, depuis le 26 juillet 2014, ainsi que du gel de ses « éventuels avoirs » en Union européenne, dans le cadre des sanctions européennes à l'encontre de la Fédération de Russie pour son immixtion dans la crise ukrainienne de 2013-2014.

 

En 2014, en réponse à la déclaration des terroristes de l'organisation Daech qui menacent de déclencher une guerre en Tchétchénie et dans le Caucase, Ramzan Kadyrov a déclaré « Ce sont des bandits, formés et armés par les États-Unis. Ils n’ont aucune idée de ce qu’est le Coran et la Sounnah. Je tiens à souligner que leurs jours, ils les finiront sous les chauds rayons du soleil de Syrie et d'Irak, et qu’au premier instant de leur mort ils seront soumis à la flamme éternelle de l'Enfer ».

 

En janvier 2015, il est en tête des manifestations pour protester contre les caricatures de Mahomet publiées par Charlie Hebdo.

 

Le , vingt jours après la fin de son mandat, il est nommé chef de la République par intérim par le président Vladimir Poutine.

 

 

Suspicion de crimes

Dans l'un de ses derniers articles publié le 11 septembre 2006, la journaliste assassinée Anna Politkovskaïa écrivit : « Qu'est-ce que le syndrome Kadyrov ? On peut le caractériser par les traits suivants que sont l'insolence rustre et la cruauté masqués par du courage et de l'amabilité. En Tchétchénie les Kadyrovsky frappent les hommes et les femmes à partir du moment où ils pensent que c'est nécessaire. Ils les décapitent de la même façon que leurs ennemis wahhabites. Et tout ceci est justifié et commenté par les plus hautes autorités comme des « détails permettant de placer les Tchétchènes en faveur de la Russie. »

 

Un proche de Kadyrov, Adam Delimkhanov, vice-premier ministre tchétchène et député à la Douma de Russie Unie, est accusé le 5 avril 2009 par la police de Dubaï d'avoir commandité le meurtre du chef de guerre pro-russe Soulim Iamadaïev. De nombreux meurtres d'opposants à Kadyrov ont eu lieu depuis septembre 2008, notamment entre septembre et janvier 2009, Mussa Assaev, Islam Djanibekov, Gazi Edilsoultanov tous tués à Istanbul et le 13 janvier 2009, Oumar Israïlov, tué à Vienne. Israïlov avait évoqué les prisons privées de Kadyrov.

Selon Le journal Le Monde :

« Avec la bénédiction de Moscou, Kadyrov semble donc bénéficier d'un droit de vie et de mort sur ses sujets.
Les opposants de Kadyrov — six au total — ont donc été assassinés en de multiples endroits situés hors de Tchéchénie : Vienne, Istanbul, Dubaï, et Moscou. »

 

Sont venus se rajouter ensuite les assassinats de Natalia Estemirova (15 juillet 2009 à Grozny), puis début août 2009, toujours à Grozny, de la responsable d'une organisation caritative pour les enfants, Sauvons les générations, Zarema Sadulayeva et son mari Alik Dzhabrailov, trouvés dans le coffre d'une voiture, tués par balle.

 

 

Assassinat de Boris Nemtsov

Boris Nemtsov, opposant libéral à Vladimir Poutine, est assassiné le 27 février 2015 près de la Place rouge. Sept suspects tchétchènes sont identifiés, dont trois appartiennent aux services d’ordre de la République tchétchène. L’avocat de la famille Nemtsov appuie la thèse que Ramzan Kadyrov est le commanditaire du crime : il rappelle que Ramzan Kadyrov avait promis de tuer Boris Nemtsov en 2002 et que les tensions entre eux s'étaient aggravées en raison de la question de la participation des kadyrovtsy dans la guerre du Donbass. Rouslan Geremeyev, désigné comme organisateur du crime au début de l’enquête et qui est le neveu d'un proche de Ramzan Kadyrov, n'a pas été inquiété au terme de l'enquête judiciaire.

 

 

LGBT

En 2017 ont lieu des persécutions contre les homosexuels par les autorités tchétchènes. Ramzan Kadyrov déclare, après ces révélations : « Il n'y a pas de gays ici [...] Ils sont le démon [...]. Et s'il y en a, envoyez les au Canada ».3

 

 

Sources

(1) https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_la_Tch%C3%A9tch%C3%A9nie
(2) https://fr.wikipedia.org/wiki/Tch%C3%A9tch%C3%A9nie
(3) https://fr.wikipedia.org/wiki/Ramzan_Kadyrov